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Société

La médecine thermale en 2012 ? Une médecine du XXIe siècle

Événement ! Pour la première fois depuis 2008, les Entretiens de Bichat qui se sont tenus du13 au 15 septembre dernier, ont consacré un de leurs ateliers à la médecine thermale. Intitulée « La médecine thermale en 2012 : une médecine du XXIe siècle », il a réuni le Professeur de Physique et de Réadaptation, Christian-François Roques, le délégué général du CNETh, Claude Eugène Bouvier, et un médecin thermal à Balaruc-les-Bains, le Dr Dufour.
La prise en charge d’affections chroniques incapacitantes est considérée en France comme une démarche qui coûte au système de Sécurité sociale pour un rendement médical pas toujours certain. Pourtant, les vertus thérapeutiques d’une eau minérale naturelle, micro-biologiquement saine, dont la provenance souterraine garantit la composition en minéraux et en oligo-éléments, font l’objet de preuves scientifiques avérées. Une démarche d’évaluation scientifique de cette thérapeutique a d’ailleurs été engagée depuis 2005. Conduite essentiellement par l’AFRETH, elle produit des résultats et des publications scientifiques qui permettent de démontrer le service médical rendu (SMR) aux malades bénéficiant de cures thermales. Ces évaluations s’appuient sur des examens d’essais cliniques concluants et sur des méta-analyses qui ont permis de prouver l’efficacité des cures dans divers domaines, rhumatologie, dermatologie, surpoids et obésité, pathologie respiratoire, affections liées au stress, neurologie, gynécologie, troubles du développement de l’enfant, pathologie digestive ou urinaire.
D’autres travaux sur l’impact de la balnéothérapie thermale sur les systèmes de l’organisme qui contrôlent la douleur, anti-inflammatoire et immuno-modulateur, anti-oxydatif, anti-stress, métabolismes ou bien la balnéothérapie, ont montré leurs actions bénéfiques sur les systèmes biologiques. En 2009, une enquête, menée par le Pr Roques auprès des publics visés, a montré que sur 112 419 questionnaires − un échantillon très représentatif des curistes −71 % d’entre eux déclarent à l’issue de la cure avoir moins de douleurs physiques, 50 % prennent moins de médicaments.
Près de 800 000 personnes (avec accompagnants) fréquentent les centres thermaux. Composée d’employés, fonctionnaires, commerçants, artisans, et agriculteurs, cette population de classe moyenne fait écho au « thermalisme social » impulsé par les pouvoirs publics en 1947. Pour y avoir droit, le cadre administratif reste complexe. Contrôlée par les autorités sanitaires de l’État et remboursée par l’Assurance Maladie, la cure est une complémentaire thérapeutique soumise à une surveillance stricte. L’idée reçue selon laquelle la prise en charge du patient est totale est une mauvaise appréciation puisque « la part de l’investissement financier du patient est la plus élevée ».Au total, « la dépense thermale prise en charge par l’Assurance maladie, représente 231 M€ » (…) et « génère190 M€ de contributions annuelles » avec des « consommations fiscales et sociales avoisinant les 250 M€ » représentant« un coût net social de 60 millions, équivalent à une dépense par curiste traité de moins de 120 €. Ainsi, concluent les trois intervenants, « abstraction faite de son efficacité médicale, le thermalisme s’avère une thérapeutique peu coûteuse pour la communauté. »

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