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Société

Médecine thermale, du SMR au SMER

Le CNETH et l’AFRETH ont tenu, le 19 novembre dernier, une conférence durant laquelle les deux organismes ont dressé le bilan de dix années d’évaluation du SMR par les cures thermales en y associant une nouvelle dimension, leur impact positif sur l’économie médicale.
La notion de service médical rendu (SMR) a été introduite par l’Assurance maladie, en 2003, auprès de la filière alors que se négociait le renouvellement de la convention thermale nationale. Cette obligation visait à prouver l’efficacité des cures thermales. Dix ans plus tard, l’état de la recherche thermale, portée par l’AFRETH, a avancé et affiche la conduite de 7 appels à projets pour un investissement de 7 millions d’euros. Avec les publications de Stop-Tag sur le traitement du trouble d’anxiété généralisé sur le médicament psychotrope de référence et de Thermarthrose sur l’arthrose ou encore de celles à venir sur le surpoids et l’obésité (Maathermes), le syndrome métabolique (Prisme), l’insuffisance veineuse chronique (Therm&Veines) et les tendinopathies de la coiffe des rotateurs (Rotatherm), le thermalisme répond au plan méthodologique de la Médecine Fondée sur les Preuves qui lui a été imposé. Et semble démontrer, grâce à l’ensemble de ces travaux, les bénéfices de la cure, sédation de la douleur, restauration des capacités fonctionnelles, amélioration de la qualité de vie, lui permettant ainsi d’atteindre le statut de fait objectif et quantifié.
Service Médico-Économique Rendu
Cependant, le contexte économique actuel n’est plus celui d’il y a dix ans, et les caisses de l’Assurance maladie, mises à mal, appellent à s’intéresser à une nouvelle dimension qui s’interrogerait sur l’évaluation coût-efficacité du thermalisme. En d’autres termes, la cure thermale, au-delà d’être une option thérapeutique viable, doit également permettre aux financeurs de soins de réaliser des économies. Le CNETH pose la problématique ainsi : « Le coût de la plus-value médicale apportée par la médecine thermale est-il intéressant pour la collectivité par rapport à ceux d’autres alternatives thérapeutiques ? ».
Et décide d’y répondre en s’appuyant sur l’enquête prospective et observationnelle publiée en 1987 par le service du contrôle médical du CNAMTS. Durant 3 années, une cohorte de 3 000 curistes a été suivie pour des affections des voies respiratoires, des maladies cardio-artérielles ou des troubles urinaires. Les conclusions avaient alors révélé une amélioration trois fois supérieure de l’état de santé de ceux qui avaient bénéficié de la crénothérapie ainsi qu’une baisse sensible de leurs dépenses remboursées de pharmacie et du nombre de journées d’hospitalisation. Si la démarche n’est pas simple, notamment à cause du strict encadrement des données de soins des assurés sociaux, Claude-Eugène Bouvier, Délégué général du CNETH assure de la volonté du syndicat de travailler dans cette voie, certain « que le thermalisme peut apporter sa contribution à une meilleure maîtrise budgétaire des coûts de traitement des maladies chroniques qui représentent les ¾ de la croissance des dépenses de santé ».
Deux programmes ont par ailleurs été lancés en station pour modéliser l’intérêt économique. Un premier, de prévention, contre le syndrome métabolique dont l’impact attendu porte sur le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie. Une économie nette de plus de 3 millions d’euros serait réalisée par l’Assurance maladie sur 4 ans. Un second, consacré au sevrage des benzodiazépines (BZDs), serait d’environ 1,5 million d’euros sur la même période.

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