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Société

Norme NF 50-843, la polémique

Alors que la seconde enquête publique sur la norme « spa de bien-être » est actuellement en ligne, des professionnels font entendre leurs réserves.

Cela fait maintenant quatre ans qu’une commission de normalisation de l’Afnor travaille sur l’élaboration d’une norme visant à délivrer des exigences de conception et de fonctionnement des spas. En lien avec une vingtaine de professionnels, un premier texte a été soumis à enquête publique au mois d’octobre 2012. 300 commentaires avaient été enregistrés, remettant ainsi en cause le document et son positionnement. Au début du mois de juin, le bureau de certification assure avoir pris connaissance, avec sa délégation d’experts, des réactions collectées et en tenir compte dans la publication du nouveau texte mis en ligne pour un mois. Principalement, les améliorations portent sur deux points : les réseaux d’eau et points d’usage ainsi que la gestion des installations et des équipements. Incompréhensions et indignations Mais avant même que ne se termine la période de consultation, beaucoup de professionnels font entendre leur voix sur une certification qu’ils jugent « imprécise » ou « confuse ». Le site d’information professionnelle créé par Georges Margossian et Siska von Saxenburg, Profession bien-être by Proguidespa.com, publie un article de fond qui analyse le document et ses effets. Plusieurs points sont abordés comme la précipitation dans laquelle ce dernier a été écrit et posté au mois d’octobre dernier. Mireille Barreau, consultante spa, avait également publié à l’époque, sur son blog Ressourcea. com, un long témoignage portant sur sa participation à sa rédaction et son désaccord sur l’avant-projet. L’empressement y était notamment dénoncé et regretté. Le manque de définition de l’activité est aussi souligné. Un champ d’application trop étriqué qui cantonne le spa à être une extension d’un institut de beauté, et de citer la norme pour illustrer l’argument : « soin esthétique manuel, avec ou sans instrument/appareil et/ou produit cosmétique, destiné à procurer un état de relaxation et de détente, sans visée médicale, thérapeutique ou sexuelle ». Une vision partagée par Jean-Jacques Gauthier, président du syndicat professionnel des activités de spas (SPAS), dont les propos sont plus tranchés, le texte n’étant pour lui qu’une « caricature du métier (…) présenté comme un produit dérivé du métier de l’esthétique. » Les imperfections de la norme sont également soulevées, notamment sur les aspects techniques et qualifiants. Sur le premier volet, Profession Bien-être met en évidence les défauts de langage comme « matelas à hydrojet » au lieu de lit hydromassant. Mais aussi les impératifs de taille minimale bloquée à 150 m2 avec des manquements sur les questions d’hygiène, le lavage des mains ou la propreté du personnel n’étant pas mentionnés dans le projet de norme. Sur le second, les faiblesses portent sur le profil du praticien qui doit obligatoirement être titulaire « d’un diplôme d’état en esthétique ou kinésithérapie et/ ou un titre au RNCP (Registre National des Certifications Professionnelles) ». Inquiétudes Les principales inquiétudes des professionnels reposent sur l’impact que cette norme aura si elle est entérinée. Ils reconnaissent tous sa nécessité mais redoutent sa forme. Car une norme, même formulée par l’Afnor, rappelle Anne Autret, journaliste spécialisée sur ces questions, depuis son blog, peut servir de document de référence aux pouvoirs publics pour une éventuelle réglementation du secteur.

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