Selon des experts présents aux Entretiens de Vixouze, la médecine de 2030 devra privilégier la relation patient-médecin dans le cadre de la révolution technologique.
Lors des Entretiens de Vixouze (15), qui ont eu lieu les 19 et 20 mai derniers, des professionnels de la santé se sont réunis autour de la thématique « Tourisme, bien-être et politique de santé en 2030 » tels que le Pr Jean Chazal, doyen de la Faculté de médecine de Clermont-Ferrand, Gérard André, directeur général du cabinet de conseil Tempo Hospitality Switzerland et le Pr Albert Claude Benhamou, qui enseigne la médecine numérique.
Un tourisme de santé en devenir
À l’heure actuelle et pour certains cas, se rendre à l’étranger pour suivre une intervention médicale est considéré comme du tourisme de santé. Néanmoins, comme l’a souligné Gérard André, dans ce type de situation, le patient ne bénéficie généralement pas de traitements qui le prennent en charge de manière globale, par des soins complémentaires non spécifiques à l’intervention réalisée ou individualisés adaptés en fonction de l’état de santé général du patient. D’autant plus que les infrastructures doivent gérer une grande capacité d’accueil qui ne permettrait pas aux clients de faire naître une sensation de bien-être recherchée par ces derniers. Pour faire face à cette problématique, le corps médical doit faire évoluer ses pratiques et dynamiser sa relation avec les patients car, d’ici l’orée 2030, le choix des destinations de tourisme de santé sera établi en fonction de l’offre médicale et de l’environnement culturel proposé. En effet, les touristes de santé opteront en priorité pour un séjour médical où des soins de qualité seront pratiqués dans des lieux riches d’un patrimoine et d’une culture tels que les stations thermales ou les centres de thalassothérapie.
Médecine connectée
Afin d’améliorer les échanges patientmédecin, la médecine se tourne vers les nouvelles technologies. Grâce à l’évolution de ces techniques, les soins sont davantage ciblés et individualisés. Selon A. C. Benhamou, cette évolution ainsi que l’arrivée des objets connectés ont permis au personnel d’améliorer la prise en charge du patient et son suivi, notamment lorsqu’il s’agit d’établir des diagnostics. Même si les médecins utilisent des appareils numériques, ils n’en ont pas toujours les compétences. D’où la nécessité de mettre en place des enseignements afin de former le personnel soignant à ces nouvelles technologies – simulation, réalité virtuelle – qui deviendront indispensables dans le futur.
Un patient acteur
Les patients doivent aussi être formés et sensibilisés à ces évolutions. Selon le Pr Jean Chazal, les gouvernements et le personnel soignant sont tenus de les accompagner. Un changement de paradigme est d’ailleurs constaté par le corps médical en ce qui concerne la relation patient-médecin. En effet, le patient, qui utilise déjà des appareils connectés, tend à devenir acteur de sa propre santé. Les médecins doivent participer activement à cette évolution en invitant le patient à suivre des actions de sensibilisation et à intervenir dans des formations de professionnels.