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Société

Géraud Dorchies – Qualité de l’air intérieur en piscine

PISCINES : Qualité de l’air intérieur

Selon l’article D.1332-1 du Code de Santé Publique, les bassins des établissements de thermes ou de santé ne sont pas soumis à la section réglementant les piscines accueillant du public. Néanmoins, le développement d’une réglementation spécifique apparaît souhaitable et ce projet semble en cours depuis plusieurs années…

Les établissements thermaux choisissent généralement de suivre la « réglementation piscine » en l’inscrivant dans leur démarche Qualité. Les bassins sont alors considérés comme des établissements recevant du public (ERP) mais aussi des locaux de travail pour le personnel.

Les performances de qualité d’air ambiant à maîtriser dans une piscine couverte, sont principalement liées aux facteurs suivants :

• la température de l’air (par exemple de 27-30°C en période froide à 23°C en période plus douce).

• l’humidité (de 50 à 80% ; par exemple, en période froide de 65%).

• la vitesse de l’air dans les zones utilisées par les usagers mouillés (inférieure à 0,3 m/s pour éviter la sensation de froid liée au courant d’air).

• la stratification maximale en période de chauffage (0,2 à 0,4°C par mètre).

• le renouvellement d’air : débit minimal d’air neuf par occupant (21,6 à 28 m3/heure selon l’arrêté du 12/03/1976).

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a proposé une recommandation en juin 2010 vers un classement des piscines couvertes dans la catégorie des « bâtiments à pollution spécifique ». Celle-ci entraînerait l’obligation de maintenir un débit minimum d’air neuf de 60 m3 /h et par occupant.

• la pollution de l’air due à la présence humaine à l’intérieur d’un volume clos :

Lire aussi :  Appel aux architectes de la mer

Respiration, transpiration et perspiration : Monoxyde et dioxyde de carbone, vapeurs d’eau et bioeffluents (odeurs). Cet aspect est théoriquement traité par la réglementation du code du travail (Article R. 4222-1 ; Débit de renouvellement d’air en fonction du type de local).

• et pour terminer, les Sous Produits Chlorés de Désinfection (SPCD) : Les matières organiques apportées par les baigneurs réagissent avec le chlore pour former de nombreux polluants de l’air des bassins. Les SPCD, les plus souvent cités sont :

–          Les chloramines (90% des polluants de l’air des bassins), formées lors de la réaction du désinfectant avec la matière azotée. Elles sont souvent irritantes pour les yeux et les poumons. De ce fait, de nombreuses piscines s’équipent en déchloraminateurs Ultra-Violet pour le confort des baigneurs et du personnel. (Valeur Minimale d’Exposition « confort » de 0,5 mg de Trichloramine /m3sur 8h selon les recommandations de l’INRS).

–          Les trihalométhanes (THM), dont fait partie le chloroforme, formés lors de la réaction du chlore avec la matière carbonée.

Pour la santé des travailleurs présents aux abords des bassins, il est conseillé de mesurer ces polluants de l’air une fois par an. Ce contrôle par un laboratoire devient obligatoire si le bassin est équipé d’un déchloraminateur (THM et chloramines : 2 fois par an selon la Circulaire DGS/EA4 2008-65 du 22 février 2008).

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