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Santé

Médecins : une photographie de la profession

Le Conseil de l’Ordre des médecins a publié, le 16 juin dernier, l’édition 2015 de son Atlas démographique Médicale (www.conseil-national.medecin.fr). Ses résultats révèlent autant de paradoxes qu’ils ne bousculent certaines idées reçues.

Sur la pénurie de médecins : au 1er janvier 2015, la France compte 281 087 médecins inscrits au tableau de l’Ordre en 2014 ; nombre qu’elle n’avait jamais atteint. L’effectif de praticiens en activité régulière est de 198 365 dont le détail est le suivant : 108 577 spécialistes médicaux ou chirurgicaux, 89 788 généralistes dont 58 104 exercent en secteur libéral ou ont une activité mixte (- 10,3 % depuis 2007). Entre 2007 et 2015, les effectifs de médecins ont baissé de 0,2 % et devraient continuer ainsi d’ici 2025, selon les prévisions de l’Ordre. Selon les résultats de l’Atlas, la population médicale est vieillissante : 26,4 % des inscrits au tableau ont plus de 60 ans (23 % du total sont retraités et cette proportion augmente) et, chaque année, pas moins de 25 % des médecins diplômés d’une faculté française décident de ne pas s’inscrire à l’Ordre pour exercer d’autres professions, dans le journalisme ou l’administration par exemple.

Sur les effectifs en médecine générale et les spécialités : depuis 2007, une baisse constante des effectifs en médecine générale est dénotée, de 64 778 en 2007 à 58 104 en 2015, soit une baisse 10,3 %. L’Ordre annonce une baisse prévisionnelle de 6,8 % pour les années 2015-2020. Pour les spécialités médicales et chirurgicales, le phénomène est inversé puisqu’elles enregistrent respectivement une progression de 6,2 % et de 25,8 %, sur la même période. Toutefois, 4 spécialités sont en recul : la rhumatologie (-10,3 % depuis 2009), la dermatologie (-7,7 % depuis 2009), la chirurgie générale (-24,7 % depuis 2009) et l’ORL (-7,8 % depuis 2009).

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Sur les déserts médicaux : les territoires ruraux ne sont pas les seuls territoires en danger pour les soins de premier recours. Sur la période 2007/2015, la région Île-de-France recense une diminution de 6 % des médecins en activité régulière tandis que les Pays de la Loire comptabilisent une hausse de 6 %.

Sur les médecins à diplômes étrangers : le nombre de médecins titulaires d’un diplôme obtenu hors de France augmente depuis 2007 (+42,7 %). Toutefois, ces médecins ne peuvent pas aujourd’hui pallier le manque d’effectifs car ils privilégient massivement l’exercice salarié (62 %) ou mixte (13 %). Seul un quart d’entre eux exerce en secteur libéral exclusif. Par ailleurs, ces médecins privilégient les territoires à forte densité et ne constituent pas réellement une réponse à la désertification.

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