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Tourisme

Séminaire corps et thermalisme

Le 23 janvier dernier s’est tenu, à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme à Aix-en-Provence (13), un séminaire dédié au « Corps et au Thermalisme ».
Organisée par le groupe de recherches en histoire du corps piloté par Anne Carol, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille et à l’Institut Uni- versitaire de France, la séance a souhaité s’interroger sur les caractéristiques de la littérature thermale, dans l’Italie de la fin du Moyen Âge et à Venise au XIXe siècle. Quels savoirs, anciens ou renouvelés, ces sources véhiculent-elles ? Quelles vertus thérapeutiques cette littérature met-elle en avant ? Quels enjeux recèle-t-elle à la fois pour ses auteurs et pour les sites qui voient se développer un véritable tourisme balnéaire ?
Deux intervenantes ont tenté d’y répondre : Marilyn Nicoud, de l’Université d’Avignon sur la thématique du « thermalisme en Italie (XIIIe-Xve siècles) » et Laetitia Levantis, Université Aix-Marseille-Umr Telemme, sur celle du « pouvoir thérapeutique des eaux lagunaires. Thermalisme, hydrothérapie et soins du corps dans la venise du XIXe siècle ». Ci-après les résumés de leurs interventions :
Marilyn Nicoud, « Le thermalisme en Italie (XIIIe-Xve siècles) ». Les XIVe et XVe siècles voient l’efflorescence d’une littérature thermale, principale- ment produite en Italie, dans les milieux universitaires et curiaux, et consacrée aux principaux sites de la péninsule. Les médecins, auteurs de ces traités d’un nouveau genre, consacrent leur ouvrage soit à une station en particulier, soit à un groupe de sites d’une même région, soit encore à l’ensemble des bains connus à leur époque. Pour partie héritière des savoirs grecs et de la langue arabe, cette littérature est plus encore le fruit d’une observation de terrain, d’une enquête sur les particularia, sur ces sortes d’accidents que sont les sources naturellement chaudes et minéralisées. À la croisée entre un intérêt renouvelé pour la nature et pour ses merveilles et d’un engouement ravivé pour le thermalisme, objet de cure notamment pour les élites, les traités De balneis sont un observatoire privilégié des rapports entre l’écriture médicale et ses enjeux intellectuels et sociaux. Laetitia Levantis, « Le pouvoir thérapeutique des eaux lagunaires. Thermalisme, hydrothérapie et soins du corps dans la venise du XIXe siècle ». À partir des années 1830, un grand nombre de médecins et climatologues français et vénitiens révèlent, dans leurs publications, les propriétés exceptionnelles du microclimat de la cité des doges et des eaux de ses canaux dans le traitement de diverses affections dont la tuberculose. Ils constituent les éléments déclencheurs d’un attrait collectif pour le climat vénitien et sont à l’origine de l’émergence, au milieu du siècle, d’un tourisme balnéaire dans le centre historique de Venise où, conjointement à la naissance de plusieurs établissements de bains flottants, les principaux hôtels implantés le long du Grand Canal se dotent également de tout l’équipement nécessaire à l’hydrothérapie afin de fournir, aux voyageurs comme aux malades, des structures alliant confort et modernité.

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