Onco-Dermato, projet actuellement testé en Île-de-France, favorise le dépistage précoce des cancers cutanés lors des consultations chez le généraliste.
Onco-Dermato est un projet pilote qui vise à diagnostiquer les cancers de la peau à distance, par le biais d’une application mobile, en permettant aux généralistes de demander l’avis d’un dermatologue. Imaginé en 2014 par deux dermatologues libérales, Marie-Sophie Gautier et Laurence Ollivaud, rattachées aux hôpitaux Henri-Mondor et Paul-d’égine (94), le dispositif est en cours d’expérimentation. Pour son développement, les praticiennes ont bénéficié du financement de l’ARS Île-de-France, dans le cadre du déploiement de la télémédecine.
Télédermatologie
La plateforme, dédiée aux médecins généralistes, a pour ambition première de réduire les délais de prise en charge des cancers cutanés en ville et dans les Ehpad.
Concrètement, le praticien, en cas de doute, photographie la peau du patient. Ensuite, il remplit un bref dossier dans l’application mobile, utilisable même sans connexion à Internet. Il peut alors solliciter l’avis d’un expert dermatologue en lui envoyant, de façon sécurisée, l’ensemble des données. Ce dernier fera son retour au généraliste, qui orientera alors le patient vers une consultation rapide et, au besoin, organisera sa prise en charge. Il est à noter que l’interface mobile s’appuie sur la plateforme ORTIF (Outil régional de télémédecine d’Île-de-France).
Onco-Dermato se présente donc comme un outil de dépistage précoce par télédermatologie. Il permet de trouver des solutions face à la baisse de la démographie médicale sur certains territoires, plus particulièrement des spécialistes, dans un contexte de vieillissement de la population engendrant une augmentation des cancers cutanés. Par ailleurs, plus le dépistage de ce type de maladie est tardif, plus les conséquences sont graves.
Phase d’expérimentation
Le dispositif est en phase d’expérimentation depuis le mois de janvier 2018 dans trois départements d’Île-de-France. Il fait appel à un réseau de professionnels de santé, dont 10 dermatologues et 100 généralistes.
Sont essentiellement ciblés les patients de plus de 60 ans. Pour tous, le généraliste regardera la tête, le cou, le décolleté et le dos des mains. Pour les personnes vivant seules, l’examen sera complet.
Pour information, le projet avait été sélectionné, parmi d’autres, pour le prix de la cancérologie connectée, qui s’est déroulé en novembre dernier dans le cadre des Rencontres de la cancérologie française.
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