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Société

Bougies et encens, vers une interdiction

Le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie ainsi que celui des Affaires sociales et de la Santé ont publié, le 23 octobre dernier, à l’occasion des Assises nationales de la qualité de l’air (22-23 octobre 2013), le Plan d’actions sur la qualité de l’air intérieur. Face à l’importance des enjeux sanitaires et économiques liés à la qualité de l’air intérieur, entre 10 et 40 milliards d’euros par an, les trois instances ont élaboré un plan qui prévoit d’améliorer, en trois temps (court, moyen et long terme), la qualité de l’air dans les espaces clos.
Pour ce faire, une campagne de communication devrait bientôt être lancée afin de rappeler les bonnes pratiques sur la qualité de l’air intérieur. Un outil web d’auto-diagnostic permettra également au grand public d’évaluer son indice dans son logement et un travail d’étiquetage sera effectué sur les produits de consommation émetteurs de polluants volatils, tels que les produits d’entretien et désodorisants (encens, bougies et masquants d’odeur).
Concernant cette dernière partie, bougies et encens sont particulièrement mis en avant pour leur nocivité. Très utilisés par les Français, près de la moitié d’entre eux en possèderaient, tandis que 9 % en allumeraient au moins une fois par jour et 15 % au moins une fois par mois, d’après une étude réalisée par le Crédoc en 2009. Leurs substances chimiques pourraient être responsables de plusieurs maladies. Les particules de benzène, une substance toxique qui est classée cancérigène pour l’homme par l’Union européenne, présentes dans la fumée émise par les bâtons d’encens, pourraient être à l’origine de l’apparition de cancers du sang, tels que les leucémies. En prévention, les encens qui émettent plus de deux microgrammes de benzène par mètre cube sont interdits.
Les substances chimiques présentes dans les bougies sont l’acroléine et le formaldéhyde. Ce dernier, également présent dans l’encens, est connu pour irriter le nez et les voies respiratoires. Des soupçons pèsent aujourd’hui sur sa potentielle contribution au développement de cancers du nasopharynx.
Selon un récent rapport de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), certains bâtons d’encens sont même plus dangereux que les bougies parfumées. Plus émissifs que les bougies, « leur utilisation semble présenter des risques même dans le cas d’un usage mensuel ».
Si des travaux en matière de normalisation sont déjà en cours sur les bougies, à l’AFNOR et au CEN, le ministère de l’Écologie travaille de son côté à l’élaboration d’une liste noire. Des études sont ainsi poursuivies pour déterminer les polluants les plus émissifs et des arrêtés d’interdiction devraient, dans les prochains mois, faire l’objet d’une publication.
La mise en œuvre de ce plan d’actions intégrera le troisième Plan national santé environnement, lequel sera voté à l’été 2014, et décliné en région dans les Plans régionaux santé environnement 3.

Lire aussi :  Histoires méconnues de sous-marins disparus

Le Plan d’actions sur aquae-officiel.fr

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