Le ministère du Travail et de l’Emploi a publié en mars un rapport précis sur les Femmes et le travail, pour la période 2003-2013. Globalement, le diagnostic était prévisible : les disparités se réduisent, mais les emplois occupés restent très diffé- rents. En 2013, l’écart entre le taux d’activité des femmes et des hommes est inférieur à 10 points. Ainsi, 67 % des femmes et 75,4 % des hommes âgés de 15 à 64 ans sont présents sur le marché du travail en France métropolitaine. Depuis le 3e trimestre 2012, le taux de chômage des femmes est inférieur à celui des hommes (9,7 % contre 10 % en moyenne sur l’année). Si l’on ajoute les inactifs qui souhaitent travailler, mais n’ont pas d’emploi, la situation des femmes reste néanmoins défavorable.
Quant aux caractéristiques des emplois, la différence entre hommes et femmes est très sensible. 80 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes, même si 36 % d’entre elles sont au moins à 80 % d’un temps plein. En 2013, la probabilité d’une femme d’être en sous-emploi (c’est-à-dire en activité, mais souhaitant travailler plus) a augmenté fortement : elle est de 2,9 fois celle d’un homme. Le taux de sous-emploi des femmes est de 9,7 %.
Les femmes en emploi ont principalement un statut de salarié. Elles sont très présentes dans la fonction publique, à tout âge. 25,8 % de celles qui travaillent sont salariées de l’État, des collectivités locales, des établissements publics de santé, contre 14,4 % pour les hommes. La part des emplois non qualifiés est près de 2 fois plus importante pour les femmes que pour les hommes (27 % contre 15 %). En 2013, 15 % des femmes qui travaillent occupent un poste de cadres ou une profes- sion intellectuelle supérieure contre 20 % des hommes
Les femmes et les hommes se répartissent très inégalement dans les différents métiers. Les métiers qui comptent la plus forte proportion de femmes sont ceux du tertiaire. Les femmes représentent 90 % des emplois du secteur des services aux particuliers, dans celui du secrétariat, celui des coiffeurs et esthéticiens, celui des infirmiers et aides-soignants. Pour aboutir à une répartition égalitaire des femmes et des hommes dans les différents métiers, il faudrait que 51,6 % des femmes et/ou des hommes changent de métier. Cet indicateur, qui était de 56 % en 2000, traduit une légère homogénéisation dans la répartition hommes/femmes dans les différents métiers depuis 15 ans.
Enfin, en ce qui concerne les salaires, les femmes travaillant dans une entreprise privée ou publique ont une rémunération, en équivalent temps plein, inférieure de 19 % à celle des hommes. Dans la fonction publique, l’écart est de 14 %.