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Société

Promotion de la recherche thermale

Publiée au Journal Officiel le 4 juin dernier, la question parlementaire du député Hervé Féron (PS, Meurthe et Moselle) interpelle la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine, sur les résultats de l’étude scientifique PACTh menée par l’Afreth (Association française pour la recherche thermale). Le parlementaire rappelle alors son sujet : le rôle de la cure thermale après un cancer du sein et son dispositif. 251 femmes, constituant le panel de cette investigation, ont suivi dans trois stations thermales de la région d’Auvergne une cure de 13 jours avec quatre soins hydrothermaux. Au terme du traitement, les résultats montrent que celle-ci les a aidées à reprendre une vie normale en améliorant le sommeil, en combattant la dépression ou encore en évitant les risques d’obésité. L’élu, qui évoque les 50 000 femmes touchées par un cancer du sein, demande à la ministre ce qu’elle entend mettre en place afin de promouvoir la recherche thermale et la participation à ces cures.
Le 17 septembre, la réponse du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est publiée au JO. Vincent Peillon revient sur l’objectif de l’étude PACTh qui était d’évaluer l’impact d’une cure thermale de 13 jours sur la qualité de vie un an après la fin des traitements chez les patientes traitées pour un cancer du sein non métastatique. Il en rappelle également les résultats en précisant que si une amélioration significative de la qualité de vie après un an – meilleure pratique d’une activité physique, baisse de l’anxiété et amélioration de l’humeur et du sommeil -, en faveur du groupe ayant participé à la cure thermale, est en effet constatée, celle-ci s’estompe toutefois lorsque le suivi est prolongé au-delà de la première année, de dix-huit à vingt-quatre mois.
Pour le ministre, il est vraisemblable que les cures thermales permettent d’encadrer les patientes dans un environnement sécurisant pendant deux semaines, et leur offrent la possibilité d’effectuer une convalescence avec éducation diététique et sanitaire en dehors des contraintes quotidiennes. Il objecte cependant que le facteur « soins de cure thermale », qui constitue la valeur ajoutée spécifique des centres de cure thermale, ne peut être distingué des autres composantes de la cure telles qu’elles pourraient être fournies dans un cadre différent : activité physique encadrée, kinésithérapie, éducation diététique et dynamique de groupe. Il rappelle qu’aujourd’hui, l’institut national du cancer (INCa) reconnaît deux mesures post traitement : l’activité physique ainsi que le contrôle du surpoids et de l’obésité sont les deux seules ayant ont démontré leur efficacité sur la récidive et la mortalité liée au cancer du sein.
Même si l’étude les prend en considération, consent Vincent Peillon, il n’est toutefois pas possible, d’après lui, d’individualiser l’intérêt du facteur spécifique « soins des cures thermales » par rapport au bénéfice démontré de ces deux points dans un autre contexte qu’un établissement thermal. Plusieurs facteurs le poussent à penser ainsi : les limitations de l’étude, le refus de 50 % des patientes concernées ainsi que les conclusions de l’auteur précisant que son étude indique une piste, mais que celle-ci devra être confirmée par des études supplémentaires.
Enfin pour conclure sa réponse, le ministre revient sur l’évaluation du plan cancer 2 et l’élaboration du plan cancer 3 dont les orientations seront présentées par le Président de la République début 2014. Il fait savoir que son ministère participera activement à sa rédaction et qu’il veillera à ce que la recherche thermale fasse l’objet d’un examen spécifique dans le cadre du sous-groupe « vie pendant et après le cancer ».

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