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Société

Reconnaissance de la médecine chinoise

Le 24 septembre dernier, Marisol Touraine a répondu de manière unanime à plusieurs questions écrites de députés de sensibilités politiques différentes l’interpelant sur le même sujet : la reconnaissance de la médecine traditionnelle chinoise. Tous exhortaient la ministre de la Santé à prendre en compte le nombre croissant de Français ayant recours à ces pratiques médicales en complément des soins conventionnels et à considérer le remboursement pris en charge de certains actes dans le cadre de complémentaires santé par les assurances et les mutuelles.
Quasiment tous fondaient leur demande sur le livre blanc remis fin 2011 par les praticiens de la médecine chinoise traditionnelle qui appelaient à une évolution de la réglementation de leur profession ainsi que sur la note d’analyse n° 290 d’octobre 2012 du Centre d’analyse stratégique (CAS) proposant le lancement d’études pour déterminer les coûts-bénéfices de la médecine chinoise mais aussi, plus généralement, sur ceux des médecines conventionnelles, afin de pouvoir envisager leur prise en charge. Les élus de l’Assemblée nationale concluaient leur question en demandant à la ministre de la Santé de bien vouloir leur indiquer ses intentions sur l’évolution du statut de la médecine traditionnelle chinoise et les suites qui seront données au livre blanc ainsi qu’aux recommandations du CAS.
Cette dernière y a répondu en rappelant que la médecine traditionnelle chinoise est une pratique non conventionnelle à visée thérapeutique qui s’appuie sur cinq pratiques principales – l’acupuncture, la pharmacopée chinoise (herbes médicinales), la diététique chinoise, le massage Tui Na et les exercices énergétiques (Qi Gong et Tai Chi) – dont seule l’acupuncture est reconnue.
Actuellement, la ministre constate que la médecine chinoise est une technique non éprouvée qui ne bénéficie d’aucune reconnaissance de la part des autorités sanitaires. Elle reconnait que son ministère conduit une réflexion sur certaines pratiques non conventionnelles et mène, en partenariat avec l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), la haute autorité de santé (HAS) et le haut conseil de la santé publique (HCSP), des études à caractère scientifique, concernant leurs effets (efficacité et innocuité). Dans cette optique, un groupe d’appui sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique a d’ailleurs été créé par arrêté du 3 février 2009. Ce groupe a prévu, dans son programme de travail, une étude de la littérature scientifique de la médecine traditionnelle chinoise. Ce n’est toutefois qu’à la condition que le bénéfice scientifique soit démontré que la ministre envisagera son inscription dans le système de santé français.

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