Depuis le début du mois, une cinquantaine de députés et de sénateurs ont interpellé Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, au sujet des inquiétudes formulées par les masseurs-kinésithérapeutes. En effet, sur l’ensemble du territoire, est constatée une recrudescence de l’exercice de professeurs de sport auprès de patients dans les structures de soins, sur des postes nécessitant des qualifications de masseurs-kinésithérapeutes, ce qui, pour ces derniers, constitue une forme d’exercice illégal de la profession et peut nuire à la qualité des soins et à la sécurité des patients. La préoccupation concerne également l’article 144 de la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé qui précise que « dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient ». Il ouvre la possibilité aux professeurs de sport d’intervenir auprès des personnes souffrant d’ALD. Bien qu’un décret doive en préciser les conditions de réalisation, les masseurs-kinésithérapeutes craignent que le nouveau dispositif ne conduise à leur remplacement progressif par des professeurs de sport non professionnels de santé. Des parlementaires plaident ainsi pour la formalisation de la complémentarité des masseurs-kinésithérapeutes et des professeurs des activités physiques adaptées dans la prise en charge d’un patient selon le principe d’une rééducation conjointe, obligeant à l’interdisciplinarité des équipes de soins dans les établissements compétents.