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Société

Vers une réglementation de la « fish pédicure »

Publiée au Journal Officiel le 18 juin 2013, la question parlementaire du député Rudy Salles (UDI, Alpes-Maritime) interpelle la ministre des affaires sociales et de la santé sur la pratique du « fish pédicure ». Il rappelle que ce procédé, consistant à se faire nettoyer les peaux mortes des pieds par de petits poissons, connaît un succès croissant dans le monde des spa et autres instituts de beauté mais qu’elle n’est pas sans risques. Le député évoque ainsi les recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire demandant un encadrement strict de cette pratique pour prévenir les risques d’infection pour les populations sensibles (diabète, hyperkératose, etc.). Face à l’absence de réglementation spécifique pour encadrer la « fish pedicure », Rudy Salle demande à la ministre ses intentions en la matière.

Le 11 mars 2014, la réponse du ministère des affaires sociales et de la santé est publiée au JO. Il rappelle le contexte de cette activité qu’il reconnait croître depuis 2010 et admet qu’il n’existe pas de réglementation sanitaire particulière concernant ce type d’activité. Cependant, il fait savoir qu’avant de s’engager dans un processus règlementaire, la direction générale de la santé avait demandé des expertises sur les risques sanitaires liés à des pratiques de « fish pédicure » à trois organismes scientifiques : la société française de dermatologie (SFD), le haut conseil de santé publique (HCSP) et l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Leurs conclusions s’avèrent unanime sur les risques infectieux liés à ces pratiques. Les trois instances ont toutes constaté l’impossibilité de garantir l’absence de germes dans ces bassins, compte tenu de l’incompatibilité avec la vie animale de l’utilisation de tout produit de désinfection et donc de réglementation sanitaire ad hoc.

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Il conclut que compte tenu de cet état de fait, et conformément aux avis des agences d’expertises précités, l’activité de « fish spa » ne peut se prévaloir de reconnaissance officielle dans le champ de la sécurité sanitaire et qu’il n’est pas envisagé par le ministère chargé de la santé de lui en donner une. Il fait enfin savoir que les travaux relatifs à la fixation d’une éventuelle réglementation se poursuivent.

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