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Société

Panorama de la santé en Europe – 2014

Les données les plus récentes sur l’état de la santé des populations en Europe, sur les facteurs de risques et sur l’accès à des soins de qualité ont été calculées à partir des indicateurs de base mis au point par la Commission européenne et recueillis dans tous les États membres, les pays candidats (à l’exception de l’Albanie) et les pays de l’AELE (Association européenne de libre-échange). Elles permettent de constater des avancées significatives entre 1990 et 2012, mais aussi la persistance d’importantes inégalités entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci.

L’espérance de vie continue d’augmenter. À la naissance, dans les pays de l’uE, cette espérance a augmenté de plus de 5 ans entre 1990 et 2012, où elle atteint 79,2 ans. L’espérance de vie à l’âge de 65 ans est de 20,4 ans pour les femmes et de 16,8 ans pour les hommes. En moyenne les femmes vivent 6 ans de plus que les hommes. Dans certains pays d’Europe, les hommes de 65 ans ayant un niveau d’éducation élevé peuvent s’attendre à vivre 4 à 7 années de plus que ceux ayant un faible niveau d’éducation.

L’incidence de la crise économique sur la santé. La crise a eu des effets contrastés sur la santé et la mortalité de la population. Les taux de suicide, après avoir augmenté au début de la crise, ont retrouvé leurs niveaux antérieurs. La mortalité due aux accidents de transport a diminué rapidement après la crise, tout comme l’exposition de la population à la pollution atmosphérique. L’obésité, par contre, s’est développée. Les dépenses de santé de l’uE entre 2009 et 2012 ont diminué, en valeur constante, de 0,6 % chaque année alors qu’elles avaient augmenté de 4,7 % entre 2000 et 2009. En 2012, tandis qu’elles continuaient de croître à un rythme modéré dans plusieurs pays (notamment en Autriche, Allemagne et Pologne), elles ont continué de chuter en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en République tchèque et en Hongrie.

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La couverture maladie universelle (CMU) préserve l’accès aux soins. La plupart des pays européens ont maintenu la couverture universelle, à l’exception de la Bulgarie, de la Grèce et de Chypre, où une partie de la population n’est pas assurée. L’accès effectif aux soins suppose un nombre, une diversité, une répartition territoriale des médecins et infirmiers. Leur nombre par habitant a continué de croître dans presque tous les pays européens, mais on observe une pénurie, notamment de généralistes dans les régions rurales et éloignées. En moyenne, le nombre de médecins par habitant est passé de 2,9 °/00 à 3,4 °/00 en 2012. La qualité des soins s’est améliorée. Les progrès dans le traitement des maladies graves comme l’infarctus, les accidents vasculaires (AVC) et les cancers ont permis de meilleurs taux de survie dans la plupart des pays européens. En moyenne le taux de mortalité, après une hospitalisation pour crise cardiaque a chuté de 40 % entre 2000 et 2011 et de plus de 20 % pour les AVC.

La qualité des soins primaires s’est également améliorée, comme en témoigne la réduction des hospitalisations liées à des maladies chroniques, par exemple asthme et diabète. Le vieillissement de la population entraînera une progression des dépenses de santé de 1 à 2 % du PIB entre 2010 et 2060, d’après la Direction des Affaires économiques et financières de l’uE. Il y aurait un accroissement similaire des dépenses de soins de longue durée.

Le cas spécifique de la France. Le poids des dépenses hospitalières dans les dépenses de santé place la France au 2e rang européen, après la Grèce, pour ce ratio. Elles représentent 38 % du total des dépenses de santé, contre 31 % en moyenne européenne et 29 % en Allemagne. La forte croissance de la chirurgie ambulatoire sur certains soins pourrait contribuer à réguler les dépenses hospitalières. L’objectif est, en tout cas, affiché clairement par le gouvernement. La France est 4e pour la dépense pharmaceutique, après l’Allemagne et la Belgique, avec un montant de 469 € contre 350 € en moyenne européenne. La consommation d’anti- cholestérols et d’antidépresseurs a fortement diminué entre 2000 et 2012, passant désormais en dessous de la moyenne européenne (-5 % pour les premiers et -11 % pour les seconds). La prescription d’antibiotiques en France est supérieure de 41 % à la moyenne européenne, avec une consommation de 28,7 doses pour 1 000 habi- tants contre 14,1 en Allemagne et 18,8 au Royaume-uni. Cette situation est jugée préoccupante.

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