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Santé

La e-santé vue par le conseil national de l’ordre des médecins

Intitulé Santé connectée, de la e-santé à la santé connectée, le livre blanc consacré à la e-santé du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a été publié en janvier dernier. Dans ce rapport, le CNOM donne des pistes de réflexion en lien avec l’éthique et la déontologie inhérentes à la médecine et invite les professionnels de santé à s’adapter aux évolutions technologiques et numériques tout en prenant conscience des modalités de leur utilisation qui peut parfois nuire à l’exercice médical et au patient. Selon le CNOM, la e-santé comprend différents domaines transversaux : la robotique et la télésanté (information en ligne, réseaux sociaux) qui englobe la m-santé, dit aussi Mobile Health, (objets connectés, capteurs…) et la télémédecine (outils de domotique et de surveillance). Le CNOM juge que l’utilisation des applications et des objets connectés peut être utile pour la prise en charge ainsi que pour la responsabilisation des patients et que cela contribue à la prise de contact avec le médecin. Le Conseil les considère comme des outils de prévention permettant le suivi de protocole de soins et le respect d’une certaine qualité de vie. Parmi les recommandations émises, le CNOM s’interroge sur une possible réglementation, au niveau européen, attestant de la conformité des outils numériques par rapport à la confidentialité des données personnelles, à la sécurité informatique et à la sûreté sanitaire. Cela pourrait se matérialiser par une labellisation ou une certification des outils et des applications. Il insiste également sur la réalisation de recherches scientifiques, non menées par les distributeurs, permettant notamment de déterminer les bénéfices de leur utilisation. Le CNOM souhaiterait qu’une ligne de conduite nationale soit définie afin que les acteurs de santé puissent se référer à un cadre d’utilisation.

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Selon un baromètre réalisé par Cessim en 2014, 94 % des médecins possédant un smartphone en font un usage professionnel et un sur deux aurait déjà installé des applications médicales qui sont majoritairement des sources d’information sur les médicaments. Seulement 2 % des médecins ont déjà installé une application pour un suivi médecin-patient, mais 1 % en fait réellement usage. Les Français, patients potentiels, restent préoccupés par la transmission de données et par leur préservation. 11 % des Français possèdent des objets connectés et parmi eux, 29 % accepteraient de transférer les données recueillies à leur médecin. 79 % des personnes interrogées ont déclaré ne pas connaître d’applications mobiles dédiées à la santé et pour ceux qui en ont déjà téléchargé, elles étaient gratuites à 87 %. L’attente d’application reste assez forte pour les personnes souffrant de maladies chroniques, puisque 16 % d’entre elles souhaiteraient en utiliser. Les principaux risques définis par le CNOM sont le manque de confidentialité, les prodigalités de conseils ou de services dits médicaux sans vérification d’un professionnel de santé, les défauts technologiques liés au logiciel ainsi que les capteurs donnant de fausses données. Enfin, le CNOM met en garde quant à la démocratisation de l’e-santé qui pourrait donner lieu à une forme d’exclusion des personnes non familiarisées avec la technologie ou encore celles qui ne souhaitent pas utiliser ces outils.

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