Le Pr Yves-Jean Bignon, Directeur du Centre de cancérologie Jean Perrin de Clermont-Ferrand, a présenté, le 18 octobre dernier, l’étude PACthe – Programme d’Accompagnement et de réhabilitation post-thérapeutique pour les femmes en rémission complète de cancer du sein en stations thermales, à l’occasion d’une conférence organisée par l’association Coopération Santé sur le thème « Médecine personnalisée en oncologie, une médecine pour chaque patient ». Mené dans le cadre des projets financés par l’AFRETH pour le développement et la recherche de la médecine thermale, ce programme aborde la question scientifique suivante : est-il possible « d’améliorer la qualité de vie des femmes par une intervention d’accompagnement médicale et paramédicale multidisciplinaire en station thermale dans les suites immédiates de cancer du sein mis en rémission complète par un traitement comportant une chimiothérapie adjuvante »?
Pour y répondre, une méthodologie a été mise en place. Elle comporte notamment des essais contrôlés et randomisés. Au total, 250 patientes, sélectionnées dans les six ou neuf mois suivant l’arrêt de leur traitement par chimiothérapie, y ont participé. Déterminée par tirage au sort, une moitié a emprunté un circuit thérapeutique classique, c’est-à-dire une prise en charge médicale avec des recommandations diétético-hygiéniques simples prodiguée à leur domicile et seule. Tandis que l’autre a eu accès à des soins de suite en station thermale (Vichy, Châtel-Guyon, Le Mont-Dore) et en groupe de dix, pendant 15 jours. Ces dernières ont suivi, durant cette période, un programme spécifique accompagné par une équipe de spécialistes (médecins, nutritionnistes, kiné, etc.) : soins hydrothermaux, éducation nutritionnelle, réadaptation physique personnalisée, accompagnement psychologique et aide esthétique. Au bout d’un an, les résultats tendent à prouver que cette approche globale est favorable au séjour thermal. Celles qui ont intégré le programme de la cure et qui ont poursuivi les recommandations dont il était composé, connaissent une amélioration de l’estime de soi, maîtrisent leur poids (facteur très important, souvent à l’origine des récidives), sont moins sujettes au trouble du sommeil, pratiquent une activité sportive plus régulière et luttent mieux contre la dépression.
Si les objectifs du PACThe sont multiples, deux s’en détachent : le premier, existentialiste, recherche l’amélioration durable de la qualité de vie des femmes en rémission post-cancer du sein. Et le second, économique, entend réduire les coûts des soins suivant la maladie dont la prise en charge est portée à 100% par la sécurité sociale pour les patients considérés en Affection de Longue Durée (ALD). Les conclusions de cette étude conduite entre 2008 et 2010 sont actuellement en cours de relecture et devraient être publiées en 2013.