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Société

La valorisation de l’ulve en Côtes d’Armor

L’ulve, ou laitue de mer, est la fameuse algue qui prolifère chaque été sur les plages des Côtes depuis plus de 30 ans. Pionner de l’utilisation des algues pour l’encapsulation de molécules aromatiques et de principes actifs, le CEVA (Centre d’étude et de valorisation des algues) vient de démontrer qu’il est possible de la cultiver pour la manger.

Cette structure, dirigée par Dominique Duché, a été créée en 1982 avec 65 % de fonds publics, l’IFREMER et des PME innovantes pour régler les problèmes de prolifération des algues sur les plages des Côtes d’Armor et trouver de nouveaux débouchés économiques à leur exploitation industrielle. Basée à Pleubian, elle dispose d’un site expérimental de 1 000 m² où elle emploie 27 techniciens et chercheurs pour un chiffre d’affaire de 2 M€/an.

Le CEVA a déjà mis au point de nombreux produits comme les perles de l’océan, capsule d’alginates à vocation alimentaire et cosmétique, des pots biodégradables pour l’horticulture, des papiers ou encore des complexes plastiques/algues pour Fiat. Les alginates aux fonctions gélifiantes et épaississantes sont utilisés par l’agro-industrie depuis plusieurs décennies. Dominique Duché ajoute, cependant, que la multiplication des débouchés des algues est une des conditions sine qua non de leur valorisation économique.
Pour le chimiste Jean-François Sassi, responsable du pôle Algue produit, un autre frein à la production en masse des algues réside dans le fait qu’il est très rare que l’État accorde des concessions en mer. Il faut donc chercher à optimiser les concessions existantes en associant élevage de poissons ou de crustacés et culture d’algues. C’est déjà le cas en Australie où la culture de l’ulve est associée à l’élevage des ormaux et au Mexique où elle est associée avec celui des crevettes.

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