Le 10 avril 2013, la commission d’enquête sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé a présenté son rapport lors d’une conférence de presse au Sénat. Face à l’engouement pour les pratiques théra- peutiques non conventionnelles et le recensement effectué par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) de 400 d’entre elles, la RSDE (groupe radicaux de gauche) avait décidé de se pencher sur la question. Après six mois d’auditions de victimes, professionnels de santé, experts et représentants d’autorités sanitaires ainsi que des principales administrations concernées, le document, intitulé Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger, livre un constat de 41 propositions.
L’observation émise par la commission est double et porte sur la dérive sectaire comme sur la dérive thérapeutique. En effet, d’un côté, l’exposition à la maladie et la quête de bien-être qui en découle, et de l’autre, le profit de la situation qui exploite les peurs pour vendre des pratiques commerciales, proches de la charlatanerie ou de l’escroquerie. Les techniques visées sont variées, allant de la fasciathérapie, la kinésiologie, l’instinctothérapie, le respirianisme, le néo-chamanisme en passant par le reiki.
Pour parer aux inquiétudes inspirées par le double phénomène de dérives, la commission propose notamment de renforcer la vigilance envers les sectes en s’appuyant sur la Miviludes, de mieux informer les internautes sur les pratiques non conventionnelles (création d’un répertoire), d’encadrer le recours à ces techniques (mettre en place une accréditation des praticiens exerçant à l’hôpital) et de sensibiliser les acteurs de la formation professionnelle aux risques de dérives thérapeutiques et sectaires (définition d’un label de qualité), etc.