Des chercheurs américains viennent de publier les résultats de leur étude intitulée « L’énigme de la fibromyalgie » dans la revue Pain Medecine (American Academy of Pain Medicine). Frank Rice et Phillip J. Albrecht, de la firme Integrated Tissue Dynamics LLC (INTiDYN) et du Albany Medical College, auraient découvert une « pathologie neurovasculaire périphérique unique » présente de façon consistante dans la peau des femmes atteintes de fibromyalgie. Ces derniers expliquent que, plutôt que d’être située dans le cerveau, comme cela a été suggéré par plusieurs études récentes, la pathologie se caractériserait en fait par une augmentation du nombre de fibres nerveuses sensorielles autour de structures spécialisées de vaisseaux sanguins situés dans les paumes des mains. Les vaisseaux sanguins concernés seraient de minuscules valves musculaires qui agiraient comme des barrières artérioles-veinules (voir illustration). Pour les scientifiques, cette innervation sensorielle excessive pourrait expliquer pourquoi les mains des personnes fibromyalgiques sont particulièrement douloureuses et sensibles. Mais aussi pourquoi ces dernières souffrent du froid, les fibres qui sont à l’origine de l’activation des barrières artérioles-veinules devenant particulièrement actives dans ces conditions climatiques. Autre résultat mis en exergue par les chercheurs Outre-Atlantique, la pathologie découverte dans les mains pourrait interférer avec le flux sanguin. Dans ces conditions, les mains (ainsi que les pieds), qui agissent normalement comme un réservoir à partir duquel le flux sanguin peut être détourné vers d’autres tissus du corps, tels que les muscles, ne peuvent plus remplir leur fonction. Provoquant ainsi douleurs musculaires et courbatures. Mais cela génère également un sentiment de fatigue, provoqué par l’accumulation d’acide lactique et le faible niveau d’inflammation chez les fibromyalgiques. Des effets qui pourraient, par conséquent, contribuer à l’hyperactivité du cerveau. D’autres symptômes de la fibromyalgie comme le sommeil non réparateur ou les dysfonctionnements cognitifs pourraient également être expliqués par cette modification de la circulation sanguine démontrée par leur étude, argumentent encore les chercheurs.