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Société

Les Français et le tourisme médical

11 % des Français seraient prêts à se faire soigner à l’étranger, surtout pour des raisons économiques, mais la question de l’après-soin reste un frein au tourisme médical.

L’agence LH2 a réalisé pour le Collectif interassociatif sur la Santé (CISS) une enquête sur « les Français et les soins à l’étranger », portant sur les soins médicaux programmés dans le cadre de déplacements hors du territoire national. Il apparaît que si seulement 2 % indiquent s’être déjà fait soigner à l’étranger, un Français sur 10 serait prêt à le faire et ce chiffre s’élève à près de 20 % s’agissant de la population frontalière.

Une motivation avant tout économique

Les intentions de soins programmés qui pourraient être réalisés à l’étranger se portent essentiellement sur le dentaire (67 %), devant l’ophtalmologie (26 %). Des soins en rhumatologie intéresseraient également 3 % des sondés.

La principale raison qui pousserait les Français à franchir les frontières serait d’ordre économique. En effet, 66 % citent en premier lieu des coûts de soins inférieurs à ceux pratiqués en France. Les délais d’attente plus courts sont également un motif de voyage pour 31 % d’entre eux, dont 43 % appartiennent à la population frontalière. Parmi les autres raisons évoquées, figurent : la recommandation de proches – 11 % sur l’ensemble des sondés et 19 % pour la seule population féminine, l’inexistence de soins équivalents en France (10 %), une meilleure qualité de soins qu’en France (10 %). À noter que la recommandation d’un professionnel de santé ne pousserait que 5% des Français à se décider à passer la frontière pour se faire soigner.

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L’après-soin, un frein

9 Français sur 10 n’ont jamais pensé à se faire soigner à l’étranger, car ils n’en éprouvent simplement pas le besoin, pour 37 % d’entre eux (45% des habitants d’Île-de-France où l’offre de soins est importante). La question de l’après-soin est cependant la principale source d’inquiétude, avec d’une part, des doutes existant sur le suivi des soins après intervention (36 % de l’ensemble de la population et 42 % des 65 ans et plus) et d’autre part, des interrogations sur la facilité de recours en cas d’accident médical (24 %).

L’attachement au système de santé

Près d’un tiers des Français (31 %) invoquent leur attachement au système de santé national (44 % des 65 ans et plus et 39% des hauts revenus) pour expliquer le non-recours de soins à l’étranger. Des doutes subsistent aussi sur la qualité des soins dont ils pourraient bénéficier ailleurs. Un Français sur 5 s’interroge sur la compétence des professionnels de santé et 17 % sur la qualité des établissements de santé. Les autres raisons citées sont la difficulté à sélectionner un professionnel de santé (17 %), l’obstacle de la langue (16 %), la distance et le coût du voyage (16 %), la crainte d’être moins ou pas remboursé par la Sécurité sociale (11 %) ou la gestion administrative du séjour et des soins (7 %).

Le CISS rappelle qu’à ce jour la prise en charge par la Sécurité sociale des soins à l’étranger concerne principalement les soins non programmés, du fait d’une urgence telle qu’une hospitalisation (80 % des prestations remboursées) ou de soins liés à des maladies au long cours et qui ne peuvent être interrompus lors d’un voyage.

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L’enquête a été réalisée par LH2 pour le CISS, les 8 et 9 octobre 2014, auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1 224 personnes âgées de 18 ans et plus, recrutées par téléphone et interrogées par Internet.

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