Les conclusions d’un rapport remis en juin 2014 à Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et Marisol Touraine, ministre de la Santé et des Affaires sociales, concernant le tourisme médical et les perspectives économiques attendues s’il se développait plus en France, ont été rendues publiques début février 2015.
Rédigé par l’économiste Jean de Kervasdoué, il affirme que le marché du tourisme médical en France et l’accueil de patients étrangers, actuellement peu pratiqués, pourraient se développer grâce à la réputation des équipes médicales françaises, aux faibles frais médicaux comparé à d’autres pays, ainsi qu’aux opérations chirurgicales innovantes faisant poids dans le monde de la médecine. Ce rapport indique que 2 milliards d’euros pourraient être générés dans les cinq années à venir grâce au tourisme médical. 25 000 à 30 000 emplois pourraient être créés. Les cliniques privées accueillent déjà des personnes étrangères au sein de leurs unités de soins en pratiquant des soins facturés plus chers que dans les hôpitaux publics.
Le rapport détermine également les freins potentiels au développement du tourisme médical en France. Les difficultés administratives à l’accueil de personnes étrangères au sein des hôpitaux publics sont nombreuses, notamment lorsqu’il s’agit de réaliser des devis. Les locaux des hôpitaux publics peuvent également ne pas correspondre aux attentes des patients internationaux. Des difficultés de communication peuvent apparaître puisque les professionnels de santé n’ont pas bénéficié de formation pour leur apprendre à parler les langues étrangères durant leur activité. Le rapport mentionne également une certaine peur de l’opinion publique quant à l’accueil d’une clientèle internationale qui pourrait conduire à une dégradation de l’accès aux soins des Français.
Pour le développement du tourisme médical en France, Jean de kervasdoué recommande de mettre en place un établissement public à caractère industriel et commercial baptisé Medical France qui serait en charge d’assurer la communication des services médicaux français et de la prise en charge des patients étrangers. un site web multilingue serait également développé en anglais, russe, arabe, espagnol et chinois. Des personnes au sein des ambassades françaises à l’international seraient en charge de faire connaître les services de tourisme médical. Selon Jean de Kervasdoué, les hôpitaux publics devraient aussi être autorisés à développer des initiatives commerciales telles que le développement d’une marque ou des actions de publicité. Parmi les recommandations, figure également l’encouragement à l’ouverture d’hébergements de luxe spécialisés dans l’accueil des malades et de leurs familles.