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Santé

La cure thermale : un relais du bien-vieillir

À l’occasion des Entretiens de Bichat qui se sont déroulés du 6 au 8 octobre derniers, l’état de la médecine thermale a été présenté par l’AFRETh en présence du Pr Christian- François Roques, président du conseil scientifique de l’association, de Claude-Eugène Bouvier, délégué général du CNETh, du Dr Marion Secher du Gérontopôle de Toulouse (31) et du Pr Claude Jeandel, du pôle gérontologie du CHU de Montpellier (34). Parmi les études présentées, réalisées sous l’égide de l’AFRETh, l’une d’entre elles a permis de valider des approches nouvelles et innovantes de prise en charge en milieu thermal du phénomène de fragilité. Menée depuis 2010 par le Pr Claude Jeandel, l’étude qualitative, observationnelle et multicentrique de « faisabilité en milieu thermal de la consultation de prévention des 70 ans » a mobilisé 200 patients.

La cure thermale prend en charge un nombre élevé de patients âgés : sur les 570 000 curistes et 260 000 accompagnants accueillis en station chaque année, 68 % ont plus de 60 ans dont 31 % plus de 70. Les soins thermaux, s’ils contribuent à maintenir les activités des personnes âgées porteuses d’affections articulaires, circulatoires ou métaboliques, participent aussi à la prévention du déclin cognitif par des prescriptions dans les domaines de l’exercice physique, de la stimulation cognitive et de la diététique, délivrées isolément ou dans le cadre de programmes coordonnés.

Selon le Dr Marion Secher, qui a présenté l’étude, la fragilité est un moment de vie qui précède l’entrée en dépendance d’une personne âgée. Le séjour thermal est propice à l’éducation, la durée de trois semaines de la cure permet en effet la mise en oeuvre de protocoles personnalisés et l’intégration à un groupe homogène de curistes connaissant les mêmes problèmes de santé avec un accompagnement pluridisciplinaire. Les observations démontrent que les curistes sont souvent issus d’une classe sociale moyenne, moins bien intégrée aux réseaux de soins classiques et qu’ils échappent donc aux messages et actions de santé publique. Ils trouvent dans la cure, une opportunité d’accroître sa qualité de vie et de retarder l’entrée en dépendance. Depuis longtemps les ateliers mémoire, équilibre ou diététique, mis en oeuvre dans les stations thermales, constituent un premier degré de réponse pour combattre cette fragilité. Le rôle des stations thermales dans la prise en charge et la prévention chez le sujet âgé s’articule autour de trois axes : détection et signalement de la fragilité par un dépistage systématique, évaluation multidisciplinaire des critères de fragilité et synthèse pouvant être effectuée par le médecin thermal et enfin mise en oeuvre d’une intervention pour la prise en charge des différents critères de fragilité. Cette approche est actuellement réalisée dans certaines stations thermales et mise en place dans d’autres, notamment dans les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie dans le cadre d’une expérimentation. En cas de validation scientifique, cette prise en charge de la fragilité en station thermale pourrait ouvrir à la profession de nouvelles perspectives et légitimer les importants efforts des exploitants thermaux en matière de prévention et de santé publique.

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