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Santé

Moins de légionelles, plus de qualité pour l’eau du robinet


Le Parlement européen s’apprête à entériner la nouvelle directive sur l’eau destinée à la consommation, renforçant la surveillance des contaminations éventuelles, en particulier par les légionelles.

Afin d’assurer une eau de qualité au robinet pour tous les citoyens européens, l’Union européenne (UE) a adopté en 1998 un cadre juridique spécifique pour les eaux de source. La directive européenne sur l’eau destinée à la consommation humaine a depuis fait l’objet d’une révision avec l’ambition d’augmenter le niveau d’exigences auxquelles la ressource doit se conformer. 

Évaluer les risques sur toute la chaîne d’approvisionnement

Cette mise à jour fait écho aux conclusions de l’initiative citoyenne européenne Right2Water, consultation portant sur le droit à l’eau. Approuvée par les États membres en décembre 2019, la législation devrait être entérinée par le Parlement au mois de novembre prochain. 

Cette nouvelle version vient donc renforcer les normes de qualité et la surveillance de l’eau potable. Il s’agit également d’accentuer les exigences concernant les matériaux en contact avec l’eau, en particulier les canalisations, ou encore d’adopter une approche basée sur l’évaluation des risques de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, du bassin versant à la distribution, en passant par le captage, le traitement et le stockage.

L’objectif final : garantir la santé des utilisateurs et préserver la ressource de toute pollution. Pour assurer aux consommateurs que l’eau de source est exempte de toute contamination, une liste de vigilance sera ainsi instaurée pour les perturbateurs endocriniens, les médicaments et les microplastiques. Le dispositif entrera en vigueur au plus tard un an après l’application effective de la directive.

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Parallèlement, la directive insiste sur le fait qu’une eau de qualité ne repose pas seulement sur l’absence de certaines substances et bactéries, mais aussi sur la présence de minéraux essentiels, tels que le calcium ou le magnésium. Des concentrations minimales pourraient donc être établies en fonction des localités. 

Vers une surveillance plus ciblée des légionelles

Point d’attention majeur : la surveillance des légionelles. Pouvant engendrer des infections pulmonaires (la légionellose), elles constituent un véritable enjeu : ces bactéries représentent le premier facteur de lésion ou de maladie d’origine hydrique dans l’UE. Principalement transmises par les systèmes d’eau chaude, elles sont donc directement liées aux réseaux d’eau domestiques. 

Pour l’heure, le suivi des légionelles n’est obligatoire que pour les hôtels et les bureaux publics. Dans le cadre du système d’évaluation des risques, la directive l’étend à tous les réseaux de distribution d’eau potable. Cela étant, au regard des frais et la charge de travail que cela impliquerait, une surveillance de l’ensemble des réseaux domestiques semble irréaliste. Les États membres sont libres d’identifier les lieux prioritaires pour cibler la surveillance (établissements de santé, hôpitaux, maisons de retraite, restaurants, campings, etc.) et également souverains dans le choix des méthodes de tests de l’eau. Allant plus loin, la nouvelle législation autorise les pouvoirs publics à s’appuyer sur des solutions d’analyse innovantes. 

Le texte révisé laisse aussi la liberté aux gouvernements d’établir leurs propres lignes directrices en matière de méthode d’échantillonnage de ces bactéries. Ce qui implique notamment la possibilité d’un dépistage plus ciblé, par exemple sur la Legionella pneumophila en particulier. Cette espèce, l’une des légionelles les plus pathogènes, se trouve à l’origine d’une grande majorité des légionelloses, ce qui justifierait ce ciblage.

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© Leif Christoph Gottwald – Unsplash

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