Durant deux jours, les 23 et 24 novembre derniers, Vittel (88) a accueilli les 16e Rencontres nationales du Thermalisme. Organisée sous l’égide de la Fédération Thermale et Climatique Française (FTCF), la manifestation a réuni près de 200 acteurs du secteur. L’occasion pour la profession d’aborder des thématiques aussi importantes que la question de l’hébergement en station comme le développement économique de la filière, ainsi que la prévention santé en tant que nouvel enjeu.
Hébergement, la nouvelle donne
Afin de présenter un état des lieux de l’évolution des demandes des curistes quant à l’hébergement, plusieurs intervenants se sont succédés : Jean-François Béraud, président de la FTCF, Stéphane Huin, chef de produit et de promotion pour Auvergne Thermale, Géraldine Leduc, directrice de l’ANETT (Association nationale des élus des territoires touristiques), ainsi que trois directeurs d’offices de tourisme, Jean-Frédérique Gonthier de Gréoux-les-Bains (04), Déborah Reichert de Luxueil-les-Bains (70) et Jean-Jacques Siefert Ostermann de Néris-les-Bains (03). Tous, que ce soit à l’appui d’études ou d’actions menées sur le terrain, se sont accordés à reconnaître une nouvelle tendance. En effet, si le meublé a longtemps été plébiscité par le curiste, désormais, ce dernier est séduit par l’hôtellerie de plein air et plus précisément par l’hébergement en mobile-home. À l’échelle nationale, ce mode de logement est passé de 4 % en 2010 à 12 % en 2015, représentant ainsi le secteur ayant enregistré la plus forte progression. Cette nouvelle dynamique s’explique notamment par les tarifs avantageux mais également par les animations quotidiennes, le cadre naturel, les services… La Chaîne Thermale du Soleil, propriétaire d’un camping 4* à Luxeuil-les-Bains, prévoit d’ailleurs d’accroître la capacité de son parc pour l’année 2017 avec l’implantation de 27 nouveaux mobiles-homes.
Investissements et prévention santé
Afin de faire le point sur les investissements réalisés et ceux à venir dans le secteur, Claude-Eugène Bouvier, directeur délégué du CNETh, a présenté une étude menée conjointement avec l’ANMCT (Association des maires des communes thermales). Il en ressort que 405 millions d’euros ont été engagés sur la période 2010- 2015. Pour la tranche suivante de 2016-2021, une progression de 104 % devrait être comptabilisée avec 825 millions d’euros investis dans différents projets, parmi lesquels la réouverture de six nouvelles stations thermales : Absalon (972), Grand Nancy Thermal (54), Guagno (20), Ravine Chaude (971), Saint-Jeand’Angély (17) et Santenay (21). Enfin, les professionnels se sont accordés sur la pertinence de positionner le thermalisme comme un acteur incontournable de la prévention santé. Les défis actuels – problèmes de poids, baisse de l’espérance de vie (enregistrée en 2015), accroissement des maladies infectieuses – rencontrés par la santé publique rebattent les cartes et font considérer le secteur comme une réponse (cf. rapport du CTC, Aquae Factotum #1). Mieux, pour le Pr Roques, Président du Conseil scientifique de l’AFRETh, la station thermale est un endroit approprié pour mettre en oeuvre des actions préventives aux divers stades de la prévention. Des actions telles que des programmes d’ETP et des cures spécifiques pourraient ainsi amener à une reconnaissance progressive de l’intérêt de la cure. (Plus à lire dans le prochain numéro d’Aquæ, à paraître le 17 janvier)