La phytorestauration s’appuie sur l’utilisation des plantes aquatiques comme agent de dépollution pour résoudre les dérèglements écolo- giques induits par l’activité humaine.
La « phyto-technologie », nommée phytorestauration, permet, d’une part, de nettoyer et de préserver les ressources essentielles que sont l’eau, les sols et l’air sur une zone, et d’autre part, elle recrée un espace de verdure, favorable au retour de la biodiversité. À chaque type de pollution correspond une combinaison savante d’écosystèmes aquatiques et de différents substrats (pouzzolane, sable). Filtres plantés, bassins à macrophytes, forêt humide, permettent d’associer les capacités épuratoires naturelles des végétaux supérieurs, micro-organismes et divers substrats. Plusieurs centaines de plantes utiles ont été recensées dans le monde : roseaux, saule, iris, typha, etc., stimulant ainsi la biodiversité. En poussant, elles vont absorber les éléments qui leur sont nécessaires (cuivre, zinc, phosphore, etc.), apporter de l’oxygène, engendrant la décomposition des polluants organiques (phytodégradation), ou encore fixant certains polluants très toxiques. Une multitude d’associations, qui peuvent traiter des eaux usées des communes ou des rejets industriels, semblent ainsi possibles.
Le groupe de cosmétique français, L’Oréal, en a mis une au point via sa filiale Chimex, spécialisée dans la production d’ingrédients cosmétiques en chimie et en biotechnologies. Lancé en 2011, le programme, intitulé « 100 % eau propre », est une combinaison d’un système physicochimique et d’un traitement par phyto- restauration. Cette technologie, qui a nécessité six ans d’élaboration, doit permettre à l’usine de chimie de Mourenx (un des trois sites de Chimex, NDLR) d’allier économie de ressources essentielles, comme l’eau, préservation sociale et paysagère des sites en vue d’une chimie plus propre et responsable.