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Société

L’Anses demande une réglementation renforcée de la fish pédicure

Saisie le 30 mars 2012 par Direction générale de la santé (DGS) pour la réalisa- tion d’une expertise portant sur l’« évaluation des risques sanitaires liés aux pratiques dites de fish therapy ou des poissons docteurs », l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a rendu un avis relatif à l’analyse des risques sanitaires liés à la pratique d’immersion des pieds dans un bac d’eau contenant des poissons de l’espèce Garra rufa. Publié le 24 avril 2013, l’agence estime que malgré l’absence de « cas d’infection documenté », l’offre de soin pédicure dite « fish pédicure », basée sur l’utilisation de poissons détachant des squames de la peau, doit être mieux encadrée qu’elle ne l’est actuellement.
Dans son rapport d’expertise, l’Anses, qui s’est concentrée sur les risques liés à l’immersion des pieds exclusivement à des fins esthétiques et/ou de bien-être, a fait appel à un collège de professionnels multidisciplinaires, impliquant des scientifiques spécialisés dans les risques liés à l’eau, la microbiologie, la santé des poissons et la dermatologie. Ces derniers ont mis plusieurs points en exergue. Notamment que la fish pédicure était soumise au code de l’environnement sans autre encadre- ment spécifique au vu de sa nature singulière. Que sur la centaine d’établissements proposant cette activité en France, seule une dizaine respecterait les conditions légales d’ouverture, lesquelles renvoient aux dispositions réglementaires relatives à la faune sauvage captive. Que la provenance et le stockage des Garra rufa sont incertains. Qu’il n’existe que peu de données sur la qualité de l’eau au sein de ces établis-sements comme sur la présence et la prévalence des micro-organismes pathogènes chez les Garra rufa commercialisés en France. Enfin que cette pratique peut attirer plus particulièrement des personnes avec un épaississement de la peau (hyperkératose), susceptible d’être d’origine mycosique, et qui présenteraient une sensibilité accrue aux infections.
Dans ses conclusions, l’agence avance que si le risque sanitaire n’est pas établi, cela n’est pas le résultat de tests scientifiques mais une constatation par défaut, les moyens d’en attester n’étant pas disponibles. C’est pourquoi elle recommande l’acquisition de données afin de mieux le caractériser et de pouvoir relever les cas d’infections liées à la fréquentation de centres proposant ce type de soin pédicure, s’il y a lieu. Elle préconise également une réglementation plus stricte avec contrôle du fonctionnement des installations, de la qualité de l’eau des bacs et de l’hygiène générale de l’établissement, traçabilité des poissons, formation des personnels et surveillance sanitaire des animaux.

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