Le thermalisme auvergnat a pour ambition de positionner ses stations sur le concept de pleine santé et mise sur la création d’un cluster pour sa mise en œuvre.
Déposé dans le cadre de l’appel à projet « Cluster d’excellence d’Auvergne » du Conseil régional d’Auvergne, le Cluster Auvergne Thermale Innovation a reçu, au mois de novembre, la confirmation de sa labellisation. Initiative portée par l’Association Thermauvergne et des entreprises thermales, membres du GIE Auvergne Thermale Qualité, dont la SEM Châtel Développement et la Compagnie de Vichy, elle tire son origine de la bonne collaboration qui s’est instaurée entre les stations thermales et les universitaires de Clermont-Ferrand dans la conduite de l’étude PACTh (Programme d’Accompagnement et de réhabilitation post-thérapeutiques pour les femmes en rémission complète de leur cancer du sein en milieu thermal).
Baptisée InnovaTherm, cette démarche partenariale a pour objectif de fédérer le milieu thermal auvergnat autour d’un positionnement commun, la santé globale. Au-delà du thermalisme, les stations visent à tendre vers une notion plus large alliant différentes prestations diverses et activités complémentaires – soins, activité physique, nutrition, programme d’éducation thérapeutique –, afin de proposer des programmes permettant d’être ou de rester en « pleine santé ».
Le cluster, créé sous la forme d’une association loi 1901, est composé de trois collèges : « Entreprises », « Recherche et Formation » et « Institutionnel ». Il s’inscrit dans un double dispositif de fonctionnement avec un budget global qui devrait être compris entre 120 et 150 000 €. Le premier consiste à la mise en place de l’association et au recrutement d’un ingénieur « chef de projet ». Doté d’une enveloppe de 80 000 € par an pour trois ans, subventionné par le FEDER et la Région, celui-ci sera en charge de l’animation et de la réalisation en recherche et développement. Pour ce faire, différents laboratoires vont être approchés ; si le centre Jean Perrin du Dr Bignon (investigateur de PACTh) a déjà rejoint l’Assemblée générale de l’association, d’autres ont fait connaître leur intérêt comme les Professeurs Couderc et Boirie, dirigeant respectivement les services rhumatologie et nutrition du CHU de Clermont-Ferrand. Le second volet réside dans la présentation d’au moins deux projets par an au Comité Innovergne – organe public de soutien à la création d’entreprises innovantes ou au transfert de technologies issues des laboratoires publics –, afin d’être accompagné dans le financement de ces derniers. Actuellement, la première piste suivie serait la mise en œuvre des différents programmes qui ont démontré leur efficacité lors de la réalisation de l’étude PACTh.
En s’appuyant ainsi sur la preuve scientifique, le nouveau cluster entend développer des produits de prévention santé dont la crédibilité sera garante de l’offre diffusée auprès de la future clientèle. De nouveaux formats de cure propres aux stations thermales d’Auvergne devraient émerger mais, plus largement, ce sont de nouvelles réflexions en matière de développement économique qui devraient voir le jour. Fort de la présence de 9 clusters d’excellence en Auvergne, InnovaTherm souhaite notamment s’appuyer sur leur compétence pour valoriser les eaux thermales. Des domaines comme l’agroalimentaire, la nutrition, les probiotiques, les compléments alimentaires, la beauté, la cosmétologie, le tourisme de bien-être ou encore les énergies renouvelables telles que la géothermie basse voire haute énergie. Concrètement, plusieurs établissements ont intégré le Collège « entreprises » de l’AG constitutive de l’association. C’est le cas d’Electerre de France, spécialisée dans la géothermie, et de 3i nature, expert dans le développement de compléments alimentaires.