Les frontières entre travail et loisir se sont amenuisées ces dernières années, notamment avec l’apparition des nouvelles technologies d’information et de communication. Elles permettent de consulter les mails professionnels en vacances, et à l’inverse, d’accéder aux réseaux sociaux sur son lieu de travail. L’entreprise Future Laboratory, spécialisée dans le consulting et les études des tendances de consommation, définit ce mouvement par le terme « Bleisure », à savoir la contraction des termes business et loisir.
Dans l’hôtellerie, cette tendance est également présente. En effet, de plus en plus de voyageurs d’affaires allongent leurs séjours pour profiter de la destination : une enquête réalisée par Homewood Suites by Hilton en 2010 auprès de 549 voyageurs d’affaires américains montre que deux tiers de ceux qui voyagent fréquemment ont combiné les vacances et les affaires, soit une augmentation de 21 % par rapport à 2000. Ces voyageurs précisent demeurer en moyenne trois jours supplémentaires pour visiter les principaux points d’attraction (45 %) ou se relaxer (3 %).
Le voyage de type « Bleisure » apporte une valeur ajoutée pour toutes les parties prenantes. En effet, en plus des économies réalisées par le voyageur – le transport et l’hébergement sont assumés par l’employeur, il en profite généralement pour visiter les environs de l’hôtel. L’employeur réalisera également des économies si le voyageur choisit d’embarquer en classe économique plutôt qu’en classe affaires en étant accompagné d’un ami, d’un conjoint ou d’un enfant. Enfin, les entreprises touristiques bénéficieront des retombées des visites effectuées par le voyageur d’affaires et son groupe.
Les voyageurs d’affaires attendent une sélection de services embrassant des espaces pour travailler et se réunir, aussi bien que pour se détendre – spas, salles de sport – ou encore découvrir l’animation culturelle de la ville. Certains groupes ont adapté leurs offres afin d’encourager les séjours « Bleisure ». Loews a par exemple créé le forfait « Récolte d’avantages », qui permet aux voyageurs d’affaires de bénéficier de crédits de nourriture et boissons basés sur la longueur du séjour – 50 $ pour deux nuits, 75 $ pour trois nuits, 100 $ pour quatre nuits ou plus. L’hôtel Athenaeum de Londres a, quant à lui, développé plusieurs caractéristiques à destination des familles, comme les repas gratuits pour les enfants de 12 ans et moins, les casse-croûtes et boissons non alcoolisées gratuits dans le minibar ou encore le concierge pour enfants.