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Société

Vichy et la Chambre des comptes

La Chambre des comptes Auvergne-Rhône-Alpes a rendu récemment son rapport sur la commune de Vichy (03) (exercices de 2008 à 2012). Ce rapport de 60 pages analysant la gestion municipale sous tous ses aspects (organisation, ressources humaines, situation financière, relations avec l’agglomération) a donné lieu à une audition pour une réponse du sénateur-maire de Vichy Claude Malhuret, de 21 pages, tout aussi précise et documentée.

Trois problématiques méritent d’être mises en évidence :

  • La situation financière de la commune. Elle est jugée « satisfaisante » par la Chambre, qui souligne son amélioration au cours de la période étudiée, même si une « contre-performance ponctuelle » en 2010 a amené à une augmentation de la fiscalité en 2011.

Le maire réplique que les taux de taxe d’habitation et d’impôt foncier, pratiqués par la ville, sont inférieurs à ceux des communes de même strate en Auvergne et en France. Il ajoute qu’il a accompagné les baisses des dotations de l’État, déjà prévisibles à ce moment-là. La commune a une dette globale (budgets annexes compris) de 52 M€, une capacité d’autofinancement de 6,5 M€ et un ratio de désendettement de 7,83 années.

  • L’effet du plan thermal. Lancé à la fin des années 80, il s’agit d’une opération de très grande envergure, comprenant la création d’un centre piétonnier, la modernisation du secteur hôtelier, la rénovation des thermes, la réalisation d’un centre de remise en forme et d’un centre de congrès. La Chambre en estime l’impact touristique et thermal « mitigé », mais reconnaît que la baisse des séjours de bien-être pendant la période étudiée a été plus que compensée par la hausse du nombre de cures conventionnées. Elle met en exergue le rôle majeur de l’association Thermauvergne dans le regain de la fréquentation thermale et salue la « capacité de développer des pratiques collaboratives et le talent de gestionnaire spécifique » du président adjoint au maire de l’époque, Christian Corne. Elle souligne le professionnalisme avéré et l’ampleur « particulière » des études et des actions commerciales menées en collaboration par la ville, l’office de tourisme, les délégataires, les professionnels et les collectivités territoriales. La Chambre demande toutefois de préciser les objectifs concrets des conventions liant la ville à l’office de tourisme et aux opérateurs des structures dépendant d’elle.
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Le maire répond qu’il faut, pour mesurer l’impact économique réel des investissements municipaux, ne pas se limiter aux résultats du seul palais des congrès et donc prendre en compte l’activité générée par le centre omnisports, les séminaires gérés par les hôteliers et le rôle d’entraînement de la ville et de l’office du tourisme sur l’ensemble de la région, par les événements et manifestations qu’ils portent. Il souligne que le « dynamisme du développement économique de la station est indéniable et que l’évolution continue de son chiffre d’affaires, au rythme de 6 % par an, est due au développement du thermalisme de confort, attirant une clientèle plus nombreuse et plus aisée ».

  • Avenir du domaine thermal de l’État. L’État envisage la gestion de son domaine thermal, actuellement concédé à la Compagnie de Vichy et constitué de parcs d’hôtels, de deux établissements thermaux, d’un casino, de plusieurs sources, soit au total 4 ha en plein centre-ville. Divers projets de rénovation existent, représentant 7 à 8 M€ pour l’urgence et jusqu’à 28 M€ à 30 ans. La Chambre considère que « compte tenu des investissements et renouvellements nécessaires à la protection de son riche patrimoine et de sa capacité d’autofinancement, la ville pourrait acheter le seul parc des Sources », mais non la totalité du domaine. Elle encourage à une réflexion sur l’élargissement des compétences de la communauté d’agglomération et notamment au transfert de la compétence touristique et de la gestion d’une zone d’activités tertiaires à dominante thermale.

La maire répond que le transfert de nouvelles compétences à la communauté d’agglomération est « un enjeu majeur du mandat qui débute et confirme son volontarisme en ce sens, dans le cadre d’une gouvernance renouvelée ». Il appréhende toutefois l’abandon de la compétence tourisme de la ville, « celle-ci étant liée à son identité même ». Il lie toute opération de rachat du domaine de l’État au soutien fort des partenaires publics et privés.

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