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Société

La difficile évaluation du burn out

night-office-shirt-mail-largeL’Académie nationale de médecine juge que les entreprises et la médecine du travail doivent collaborer pour sensibiliser les salariés au burn out.

Le rapport « Le burn out » dévoilé par l’Académie nationale de médecine, le 23 février, préconise des recommandations sur l’évaluation et la prise en charge de cette affection. Les auteurs du rapport, Alain Acker, Monique Adolphe et al., rappellent qu’il reste difficile de déterminer le nombre de personnes atteintes par le burn out, trouble qui se répercute à la fois sur la psychologie et la physiologie du patient. L’Académie reprend les chiffres de l’Institut de veille sanitaire, qui estime qu’environ 7 % des 480 000 salariés en souffrance psychologique liée au travail seraient touchés par cette maladie, mais précise que certaines données chiffrées sont vagues.

Une pathologie complexe

Le texte, adopté à 46 voix sur 71 par l’Académie nationale de médecine, revient aussi sur la définition même de l’état de burn out qui se révèle être problématique et multiple. En 1971, le psychiatre allemand Herbert Freudenberger utilise le terme de « burn out ». Plus tard, dans les années 80, Christina Maslach établit pour la première fois une échelle de mesure pour le définir. Aujourd’hui, ce concept prend désormais en compte la relation interdépendante qui existe entre les troubles professionnels et personnels. Pour les médecins, la définition du burn out embrasse un « état de détresse psychologique lié à l’impossibilité de faire face à un facteur professionnel stressant chronique ». Or il est parfois réduit ou confondu avec une grande fatigue liée à l’environnement de travail. De ce fait, cette pathologie n’entre pas parmi la classification des troubles mentaux dépressifs et de l’adaptation, comme l’expliquent les auteurs du texte qui déplorent l’absence de « diagnostic médical » valide.

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Des actions collectives

Pour répondre à cette aporie, l’Académie précise que la communauté scientifique et les chercheurs doivent réfléchir ensemble et établir conjointement une liste de critères cliniques pour déceler les symptômes du burn out. Ainsi, les professionnels de santé pourront davantage prévenir les risques et améliorer la prise en charge des malades. Mais l’Académie note, qu’à l’heure actuelle, les programmes de formation du personnel soignant effleurent seulement la question des maladies dites « de société » au lieu de mettre véritablement l’accent sur ces pathologies nouvelles. Cependant, une prévention et une prise en charge efficaces du burn out ne sont réellement possibles que si les entreprises et la médecine du travail acceptent de collaborer pour mettre en place des campagnes de prévention auprès des salariés. Face à cette situation jugée alarmante, les professionnels de santé espèrent que les ministères en charge du Travail, de la Santé et de la Recherche organiseront une structure commune capable de gérer des campagnes de prévention et de sensibilisation à l’échelle nationale sur la question du burn out, à l’image de celles réalisées pour la sécurité routière.

Le rapport sur aquae-officiel.fr

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