Après huit mois de travaux et d’échanges avec une centaine d’interlocuteurs, la mission d’information relative au syndrome d’épuisement professionnel, ou « burn-out », et qui se définit comme l’ensemble de troubles psychiques que subissent les travailleurs confrontés à un environnement professionnel délétère, a livré son rapport, validé par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale le 15 février dernier. Selon Gérard Sebaoun, son rapporteur, le burn-out concerne directement 30 000 personnes en France et affecterait « la vie de dizaines voire de centaines de milliers de personnes ». Si la mission confirme bien la réalité du phénomène, elle observe en revanche un manque de reconnaissance, notamment du fait de la difficulté de le caractériser sur le plan médical, et donc des réponses qui demeurent insuffisantes ou inadéquates. 27 propositions sont formulées, dont la première consiste en la création d’un centre national de référence sur la santé psychique au travail. Parmi les autres pistes, figurent la modernisation d’outils de prévention tels que le document unique de prévention des risques professionnels, la question de la déconnexion, la formation avec l’obligation de stages dits « ouvriers » pour les futurs dirigeants et encadrants ou encore la prise en charge de la reconversion professionnelle. Le rapport propose également l’évaluation du coût social, difficilement quantifié aujourd’hui, des pathologies psychiques liées au travail.