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Société

COVID-19 : Deux comités pour un gouvernement

Au comité scientifique actif depuis début mars, l’État a associé, hier soir, le CARE. Une façon pour l’exécutif de renforcer l’accompagnement du corps médical et de la recherche dans ses prises de décision face à la crise du coronavirus.

Après avoir annoncé, hier soir à 17h, l’installation du comité analyse, recherche et expertise (CARE), le président de la République a justifié sa décision dans un tweet : « C’est grâce à la science et à la médecine que nous vaincrons le virus. Je réunis aujourd’hui nos meilleurs chercheurs pour progresser sur les diagnostics et les traitements. Notre effort de recherche est totalement mobilisé dans la lutte contre le COVID-19 ».

Emmanuel Macron choisit donc d’associer au comité scientifique, présidé par le Pr Deflaissy, un autre groupement d’experts dans la gestion de la crise sanitaire. L’objectif affiché est de « conseiller le gouvernement pour ce qui concerne les programmes et la doctrine relatifs aux traitements, aux tests et aux pratiques de « backtracking » qui permettent d’identifier les personnes en contact avec celles infectées par le virus du COVID—19 », selon l’Elysée. 

Le comité « assurera notamment le suivi des études thérapeutiques autorisées en France et les essais engagés sur des traitements à l’étranger  […],  il accompagnera la réflexion des autorités sur la doctrine et la capacité à réaliser des tests ainsi que sur l’opportunité de la mise en place d’une stratégie numérique d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées », poursuit la présidence.

Composé de 12 médecins et chercheurs, ce comité d’expertise rapide est présidé par Françoise Barré-Sinoussi, virologue virologiste (Institut Pasteur / Inserm) et prix Nobel pour ses travaux sur le VIH. Certains membres font partie des deux comités comme l’infectiologue Yazdan Yazdanpanah ou l’anthropologue Laetitia Atlani-Duault

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Dernier avis du comité scientifique

Comme l’y invite son rôle depuis le début de sa mission, le comité scientifique a rendu un nouvel avis hier soir. Il y préconise un confinement d’« au moins six semaines » à partir de sa mise en place. Soit jusqu’au mardi 28 avril. Une mesure « indispensable » pour endiguer la propagation du coronavirus. Il considère également que le gouvernement devrait se prononcer en faveur d’« un renforcement du confinement ». Deux propositions sont énoncées pour le renforcer : soit « durcir les mesures de confinement en les appliquant à toute la population dans un esprit d’égalité », soit « appliquer strictement le confinement dans ses modalités actuelles sans en modifier les règles en vigueur à l’échelle nationale ».

Le comité a également alerté le gouvernement sur « la pénurie réelle ou ressentie de divers types de matériels, à commencer par les matériels de protection sanitaires indispensables » tout en lui recommandant « de faire preuve d’une entière transparence et de plus de clarté, afin de répondre aux questions que se posent les hôpitaux et les soignants quant aux stocks existants et à la manière dont les services seront approvisionnés ».

Enfin, les dix membres du comité – le Pr Raoult ayant choisi, hier, de le quitter – ont insisté sur « l’importance de la santé psychique de la population, dans cette situation inédite de confinement de longue durée » et « la nécessité́ d’accompagner les mesures actuelles de prise en charge spécifique notamment pour les personnes isolées ou précaires. »

 

Constitution des 2 Comités 

Les 12 membres du comité CARE

  • Françoise Barré-Sinoussi : présidente. Virologiste, Prix Nobel, Institut Pasteur/Inserm.
  • Jean-Philippe Spano : cancérologue. Chef de service du département d’Oncologie médicale à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris)
  • Yazdan Yazdanpanah : infectiologue-épidémiologiste à l’hôpital Bichat (Paris). Directeur du consortium REACting de réponse aux maladies infectieuses émergentes qui coordonne l’essai clinique européen Discovery
  • Franck Molina : chercheur au CNRS. Directeur de l’UMR Sys2Diag à Montpellier. Spécialiste des technologies de diagnostic et des anticorps monoclaux.
  • Dominique Valeyre : professeur de pneumologie à l’hôpital Avicenne à Bobigny. Ancien chef du service de pneumologie. 
  • Bertrand Thirion : chercheur à l’Inria. Directeur de l’institut de convergence DataIA, spécialiste des sciences des données – Intelligence artificielle appliquées au domaine. 
  • Sylviane Muller : chercheuse au CNRS. Immunologiste. Ancienne directrice-adjointe scientifique du CNRS. Découvreuse d’un traitement du lupus, récompensée par la Médaille de l’innovation du CNRS.
  • Laetitia Atlani-Duault : chercheuse à l’IRD. Anthropologue, expert auprès de l’ONU, spécialiste de la gestion des crises, de l’aide humanitaire. 
  • Marie-Paule Kieny : chercheuse à l’Inserm, infectiologue. Ancienne directrice-adjointe de l’OMS.
  • Muriel Vayssier : directrice du département Santé animale de l’Inra. Spécialiste de la maladie de Lyme.
  • Marc Lecuit : professeur d’infectiologie, directeur adjoint du département des maladies infectieuses et tropicales à l’Hôpital Necker et directeur de l’unité de Biologie des infections à l’Institut Pasteur.
  • Christophe Junot : chef du département médicaments et technologies pour la santé du CEA
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Les 10 membres du comité scientifique

  • Laëtitia Atlani-Duault : anthropologue et directrice de recherche à l’IRD (Institut de recherche pour le développement).
  • Daniel Benamouzig : sociologue, directeur de recherche au CNRS, co-directeur de l’Institut de Santé Publique de l’Alliance Aviesan
  • Lila Bouadma : réanimatrice spécialiste en médecine interne à l’hôpital Bichat
  • Simon Cauchemez : modélisateur, responsable de l’unité de modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur
  • Pierre-Louis Druais : vice-président de la Commission recommandations, pertinence, parcours et indicateurs à la Haute Autorité de Santé et ancien président du Collège de la Médecine Générale
  • Arnaud Fontanet : épidémiologiste, docteur en médecine, en santé publique et directeur de l’Unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur de Paris, professeur à l’Institut Pasteur et au Conservatoire national des arts et métiers, directeur de l’Ecole Pasteur-Cnam de santé publique, et directeur du Centre de santé globale de l’Institut Pasteur, ancien titulaire de la chaire annuelle Santé publique au Collège de France
  • Bruno Lina : professeur de virologie à l’Université Lyon 1, chercheur au Centre international de recherche en infectiologie, responsable du Laboratoire de Virologie Est des Hospices Civils de Lyon, ancien directeur du Centre national de référence sur la grippe et l’unité de recherche Virpath
  • Denis Malvy : infectiologue, professeur des Universités, médecin des hôpitaux responsable de l’unité maladies tropicales et du voyageur du CHU Pellegrin à Bordeaux
  • Yazdan Yazdanpanah : chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Bichat, directeur de l’institut d’infectiologie à l’Inserm, expert auprès de l’OMS.

© Kremlin.ru

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