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Tourisme

Les institutionnels du tourisme posent les conditions de la relance


ADN Tourisme a élaboré 15 propositions pour accompagner les professionnels et relancer l’activité touristique des territoires. Ces suggestions ont été adressées au secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne.

En mars dernier, ADN Tourisme est né de la fusion de trois fédérations de tourisme institutionnel : Destination Régions, Tourisme & Territoires et Offices de Tourisme de France. L’objectif : la mutualisation. « Dans le contexte actuel de crise que connaît le secteur du tourisme, il est essentiel de présenter un front uni pour être en capacité de relever collectivement les défis à venir ». La fédération représente désormais 1 300 adhérents, 12 000 salariés et 800 millions deuros de budget et se voit pilotée par Véronique Brizon, (anciennement directrice de Tourisme & Territoires). 

Dans le cadre des travaux du comité de filière tourisme qui se réunit ce jour, le mardi 28 avril, la nouvelle fédération des institutionnels du tourisme y présente une synthèse des 15 propositions validées par ses membres jeudi dernier. 

La réassurance sanitaire, une condition de la reprise  

Partant du principe que la reprise ne sera « possible dès lors que les conditions sanitaires le permettront et que les clients seront rassurés sur les mesures prises par toute la chaîne de l’offre », ADN émet 5 pistes à suivre :

  • des cellules « sécurité sanitaire et ouverture ». Créées pour épauler les préfets des Départements, elles permettraient de valider les ouvertures en tenant compte des spécificités de chaque territoire et réuniraient les organisations professionnelles du tourisme, les CDT, les Offices de tourisme, ainsi que l’ARS ;
  • une charte nationale d’engagement plutôt qu’un label pour répondre à l’urgence de la saison estivale. Semblable pour toutes les activités liées directement ou indirectement au tourisme, sa rédaction, composée d’un tronc commun et de déclinaisons spécifiques à chaque type d’activité et/ou de filière, comporterait des règles sanitaires émanant du ministère de la Santé. Elle constituerait un préalable obligatoire à la réouverture ;
  • un guide de bonnes pratiques pour les Offices de tourisme. Réalisés par chaque filière, il pourrait être mis à disposition de tous, via le comité de filière tourisme.
  • la plateforme DATAtourisme pour recenser et diffuser de l’information sur les prestations ouvertes ou fermées et sur le respect des règles sanitaires. Opérationnel depuis 2 ans, cet outil national de collecte de données locales (réseaux des systèmes d’information touristique alimentés par le terrain OT/CDT/CRT) donnerait la possibilité de répondre aux interrogations des clients (événements maintenus ou annulés, liste des établissements respectant telle ou telle charte ou norme sanitaire, etc.) ; 
  • évaluer le nombre de visiteurs en temps réel, pour maîtriser les flux grâce à des outils d’évaluation, et le niveau de fréquentation dans un lieu précis. 

Préserver l’offre de services touristiques

Afin de relancer la saison estivale pour limiter les pertes déjà enregistrées, ADN Tourisme envisage les 7 propositions suivantes : 

  • décaler la rentrée scolaire en septembre. Cela consisterait à reporter la rentrée au mardi 8 septembre afin de prolonger les vacances estivales et de réduire à une semaine les vacances de la Toussaint, dont l’impact économique (toutes destinations confondues) est beaucoup plus limité ;
  • ajuster les droits au chômage pour les saisonniers. Afin de répondre aux besoins en main-d’œuvre de la saison estivale, la fédération plébiscite l’ajustement des droits au chômage des saisonniers par l’abaissement du seuil minimal de 6 mois et le prolongement de la période possible de recours au chômage partiel ;
  • soutenir les organismes institutionnels du tourisme. Également impactés par la crise sanitaire, les organismes institutionnels du tourisme auront eux aussi besoin de soutien financier. En conséquence, des aménagements devraient leur être consentis afin qu’ils puissent poursuivre leur mission d’accompagnement de la filière sans avoir à s’inquiéter de leur propre santé économique ; 
  • inciter l’ANCV à contribuer aux programmes d’aides au départ. Fondés sur le même principe que les fonds destinés à l’achat de prestations pour les personnes particulièrement exposées pendant la crise (soignants, caissières, personnel affecté à la propreté…), l’ANCV pourrait les soutenir de même qu’elle pourrait participer à des opérations d’aide au départ de famille aux revenus modestes ; 
  • appliquer une TVA à 5,5 % pour les plans de relance des collectivités. Afin de renforcer l’activité, le taux de TVA pour l’achat de prestations par les collectivités serait abaissé à 5,5 % ;
  • inscrire les aides figurant dans les plans de relance des Régions dans la section « investissement ». Cette mesure permettrait aux collectivités de dégager des moyens d’aides supplémentaires à la filière ; 
  • donner la possibilité aux Départements d’épauler l’économie touristique. Les Départements sont capables de fournir des aides plus adaptées aux spécificités de leurs territoires et d’apporter des compléments financiers essentiels (prêt à taux zéro, participation au fonds de solidarité…) à un tissu varié de professionnels du secteur, participant ainsi au maintien des capacités touristiques. 

Des pistes de transformations durables

Enfin, ADN Tourisme préconise des pistes de réflexion tournées sur le long terme et la transformation de la filière : 

  • lier les aides directes des collectivités à un effort de transformation en faveur d’un tourisme durable. La fédération encourage les aides directes octroyées par les Régions, les Départements et les EPCI avec une contrepartie : pour en bénéficier, la structure devra s’engager dans un effort de transformation pour le tourisme durable ;
  • instaurer un plan national de mise aux normes sanitaires. Sur le même principe que pour les ERP, des obligations sanitaires seraient généralisées pour prévenir ces nouveaux risques et en garantir le respect. Une norme sanitaire, ou un label, pourrait émerger et être couplée à un plan de formation aux professionnels ;
  • consacrer des moyens à l’évaluation de l’impact économique et social de la crise actuelle sur la filière tourisme dans les territoires. En collaboration étroite avec les CRT, Atout France, et la DGE, ADN Tourisme souhaite mettre en place un dispositif unique et partagé d’observation de l’impact économique du coronavirus sur la filière tourisme.

© Stephan Henning – Unsplash

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