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Tourisme

Tourisme de santé et de bien-être : touché… mais pas coulé


Quand et comment vont rebondir les différents secteurs touristiques ? Si la demande domestique profitera aux hébergeurs familiaux, aux équipements de loisirs et de balnéothérapie, l’embellie économique risque d’être repoussée pour l’hôtellerie haut de gamme ou les établissements thermaux.

Pour faire face à la crise liée au COVID-19, un plan d’aides massif – tels l’exonération de cotisations sociales pour les TPE et PME, le report de charges, le fonds de solidarité, etc. – en faveur du secteur touristique a été annoncé par le gouvernement. Cependant, et malgré des actions d’accompagnement, les professionnels, qui sont toujours dans l’attente des dates et des conditions de réouverture des établissements hôteliers, des cafés et des restaurants, continuent à subir très fortement les conséquences de la pandémie. Dans le cadre d’une réflexion menée autour des stratégies publiques financières à déployer, le cabinet Horwath HTL s’est penché, pour Bpifrance, sur les perspectives de rebond des différents secteurs du tourisme au cours des prochaines années.

Le tourisme domestique, levier de croissance

L’étude « Scénarios de sortie de crise pour le tourisme » estime à 500 millions la perte de nuitées en France en 2020 (-32 %), équivalant à un déficit de consommation touristique de l’ordre de 60 milliards d’euros.

Le salut du tourisme viendra de la demande intérieure. En effet, habituellement, 87 % des séjours personnels des Français en été sont effectués sur le territoire. Cette tendance sera renforcée par le report sur la France de la plupart des voyages qui auraient été réalisés à l’étranger en d’autres circonstances. Ainsi, en 2020, un recul de seulement 12 % des séjours intérieurs devrait être constaté ; littoral, dépenses resserrées et réservations de dernière minute seront privilégiés.

Alors que le tourisme international vit une « année blanche », le retour de la clientèle extérieure s’effectuera d’abord en provenance des pays limitrophes « au mieux dans le courant de l’été », de l’Europe ensuite, et des marchés lointains enfin, mais pas avant 2021. La fréquentation internationale pourrait à nouveau atteindre son niveau record dès 2022, mais Horwath HTL anticipe une baisse des dépenses et une exigence renforcée sur la qualité et l’hygiène des infrastructures.

Une reprise hétérogène

La reprise des différents secteurs d’activité touristique différera selon que l’on est restaurateur, tour-opérateur, parc de loisirs ou centre de balnéothérapie. 

Les acteurs de l’hôtellerie et des hébergements familiaux (campings, locations, villages vacances…) connaîtront des destins variés en fonction de leur typologie et du niveau de leurs prestations. Si l’évolution globale 2019/2020 du chiffre d’affaires devait diminuer de 40 % pour atteindre 11 milliards d’euros, la reprise serait plus lente pour les structures haut de gamme, dépendantes de la clientèle internationale. L’étude envisage également une concentration du marché consécutive à la fragilisation importante des hôteliers indépendants.

Les équipements culturels et de loisirs, s’ils subissent de lourdes pertes, accentuées par le fait que les opérateurs ont massivement investi à l’issue de la bonne saison 2019, pourraient – à l’exclusion des grands établissements culturels métropolitains et de Disneyland Paris, qui accueillent des visiteurs internationaux – tirer leur épingle du jeu du fait du repli dans l’Hexagone des séjours des Français.  

Les MICE (centres de congrès et parcs des expositions) et les déplacements professionnels vont subir de profondes mutations, renforcées par les nouvelles pratiques de travail et de communication à distance. Si, à court terme, une reprise « lente et partielle » est attendue pour le mois de septembre, le rythme de croisière ne sera retrouvé qu’en 2023, tandis que de nombreuses petites entreprises sous-traitantes ne survivront pas à la crise. Des formats inédits, de type événements virtuels, pourraient en outre transformer le visage du secteur. 

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Les tour-opérateurs sont les plus impactés par la crise, avec un chiffre d’affaires 2019/2020 estimé à 1,3 milliard d’euros, en chute de 72 %. Dans un contexte où les déplacements à l’international représentent généralement 78 % du nombre de forfaits et 83 % du chiffre d’affaires des voyagistes, Horwath HTL juge leur avenir incertain. 

La perte du chiffre d’affaires 2020 pour la restauration est estimée à 38 % avec « un possible retour au niveau d’avant la crise à partir de l’automne, mais sans effet de rattrapage ». Si une reprise rapide côté demande devait intervenir, la restriction des capacités d’accueil dans le cadre de mesures sanitaires sera sans doute un frein. De nombreux exploitants seront contraints à la fermeture.

Perspectives du tourisme de santé et de bien-être

Les destinations de santé et de bien-être n’échappent pas à la crise et, même si des opportunités existent, les perspectives de reprise sont diverses pour les complexes thermaux, les centres de thalassothérapie, les spas et les structures de balnéothérapie.

Entre mars et juin, les établissements thermaux réalisent traditionnellement 35 % de leur chiffre d’affaires. La typologie de la clientèle, plutôt âgée et atteinte de polypathologies, ainsi que les contraintes sanitaires importantes auxquelles vont être soumis les exploitants constituent des freins à une relance rapide. Une réouverture dans le courant de l’été ou en septembre est envisagée, tandis que certains lieux de bien-être risquent de rester fermés, ce qui se traduirait par une perte d’activité pour le secteur thermal « d’au moins 70 % » pour 2020. 

Bénéficiant d’une clientèle de proximité et d’une activité touristique d’arrière-saison, les thalassothérapies pourraient vivre une « fin de saison correcte ». Quant aux spas et aux centres de balnéothérapie, un retour à une exploitation habituelle est prévu à l’automne.

De manière générale, le confinement et les autres impacts de la pandémie conduiront à une demande renforcée pour des services de bien-être et de santé préventive. Les opérateurs du secteur ont ainsi une opportunité à saisir, en « poursuiv[ant] leur diversification médicale, favorisée par la crainte sanitaire généralisée ». 

Cliquez ici pour consulter la synthèse de l’étude Horwath HTL pour Bpifrance.

© Pixabay

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