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Société

La concession de la plage de La Baule à Veolia en cause

Les 5,4 km de plage de La Baule (44) sont actuellement sous les feux des projecteurs. En cause, le contrat de concession de gestion conclu entre l’État et la société Veolia qui assurera, à partir du 1er octobre 2017, l’exploitation de la plage pour une durée de 12 ans. D’aucuns craignent une « privatisation » du littoral, une hausse des prix de la redevance annuelle acquittée par les commerçants locaux et de lourdes contraintes techniques. Rappel des faits. Le décret 2006-608 du 26 mai 2006 relatif aux concessions de plage a établi de nouvelles règles permettant à l’État d’accorder sur le domaine public maritime des concessions de plages. Compte tenu des difficultés d’application du texte, qui aurait nécessité l’établissement de procédures de délégation de service public pour chacun des 35 établissements de plage que compte la station balnéaire, la municipalité a fait le choix de ne pas poursuivre la gestion de la plage. La préfecture de Loire-Atlantique a alors lancé, en 2015, un appel d’offres pour sélectionner le futur concessionnaire privé en charge de l’aménagement et la réalisation d’équipements nécessaires à l’activité balnéaire (accès, sanitaires, etc.), du nettoyage de la plage ainsi que de l’exploitation d’activités balnéaires (exploitation de bains de mer, location de matelas de plage, clubs de voile…) et complémentaires (service de boissons, de restauration…). Il s’est conclu mi-décembre par la signature d’un contrat établi par la préfecture de Loire-Atlantique au profit de Veolia qui diversifie ainsi ses métiers. Le 20 avril, ce dernier a lancé un avis d’appel public à la concurrence, qui s’achèvera le 20 juin prochain, pour l’attribution de 20 sous-traités d’exploitation, de huit mois maximum par an sauf dérogation préfectorale permettant une ouverture annuelle, d’une surface de 480 m² à 2 000 m², pour des activités de restauration et des activités de clubs de plage. La consultation prévoit que la durée des sous-traités sera comprise entre leur notification et le 30 septembre 2029, date d’expiration de la concession accordée à Veolia. Les commerçants se sont réunis en association, « La plage, coeur de la Baule ». Ils dénoncent, entre autres, une augmentation des loyers annuels qui vont, selon le président Loïc Durand- Raucher, « plus que doubler » d’ici à quatre ans. Autre pierre d’achoppement, l’obligation pour les établissements, en application du décret Plage de 2006, de procéder à chaque fin de saison à l’enlèvement de leurs installations, à savoir les bâtiments, planchers, terrasses, platelage et tout matériel lié à l’exploitation de la plage. Des coûts engendrés qui se répercuteraient sur le montant des prestations facturées aux clients. Une manifestation a donc été organisée le 27 mai dernier, qui a réuni un millier de personnes. Parallèlement, « dans un esprit d’apaisement et de conciliation », la mairie de La Baule-Escoublac a proposé à Veolia, le 17 mai, de constituer une société d’économie mixte locale (SEML) afin d’améliorer la gouvernance de cette délégation et permettre à la ville de concourir aux dépenses de gestion et aux investissements tout en limitant les hausses de redevances. Une première réunion de travail réunissant les représentants de la mairie, de la préfecture et du groupe privé a permis d’aboutir à un accord de principe sur l’intérêt d’une telle démarche. Dans un communiqué diffusé le 24 mai dernier, Veolia a renouvelé son engagement en faveur de la plage de La Baule et propose un projet architectural harmonisé. Il indique, en outre, que plus de 625 000 euros d’investissements seront dédiés à l’amélioration de ces infrastructures, dont « la réfection des postes de secours et des sanitaires, la création d’une 3e rampe d’accès PMR pour optimiser l’accessibilité à la plage et la mise aux normes, électrique notamment ».

Lire aussi :  Alertes sur la gestion de l’eau potable

À retenir : Alors que la concession de la plage de La Baule, accordée fin 2016 par la préfecture de Loire-Atlantique au groupe privé Veolia, provoque craintes et tensions, de nouvelles négociations pourraient aboutir à la création d’une société d’économie mixte locale.

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