Reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé depuis 1992, le syndrome de fatigue chronique, aussi dite encéphalomyélite myalgique, provoque une fatigue continue non soulagée par du repos ainsi qu’une réactivité musculaire affaiblie et des difficultés à avoir un sommeil réparateur.
Une équipe de chercheurs, provenant de diverses universités dont l’université Mailman School of Public Health (États-unis), menée par Mady Hornig et W. Ian Lipkin a réalisé une étude dans le but de déterminer le caractère biologique du syndrome de fatigue chronique. Deux groupes de personnes ont participé à l’étude : 298 individus souffrant de fatigue chronique et 348 autres sans problème de santé. Publié le 27 février dernier dans la Revue Science Advances, le compte-rendu des recherches affirme que des biomarqueurs sanguins se référant au système immunitaire ont été découverts et qu’ils permettent de mesurer les différents stades de la maladie. Selon les chercheurs, c’est la preuve scientifique que le syndrome de fatigue chro- nique est une maladie biologique due à un dysfonctionnement immunitaire et non pas une pathologie psychologique.
Il apparaît que le sang des personnes souffrant de fatigue chronique depuis moins de trois années contient un niveau plus élevé de molécules nommées cytokines, générées comme réponse immunitaire ou à la suite d’une inflammation, alors que les personnes souffrant de la maladie depuis plus de trois ans n’ont pas cette particularité. Cela signifierait que l’organisme cherche à répondre à l’affaiblissement durant les trois premières années et qu’il finit par s’épuiser après ce laps de temps.
Ces résultats vont conduire à des recherches approfondies afin de déterminer des traitements, mais également afin de faciliter des processus de diagnostic et d’apporter une meilleure prise en charge.