Le Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) tire la sonnette d’alarme dans un rapport La santé et l’accès aux soins : une urgence pour les femmes en situation de précarité publié le 29 mai dernier. En effet, près de 9,5 millions de femmes renonceraient ou reporteraient chaque année des soins et le document constate une santé dégradée chez celles qui sont en situation de précarité du fait de conditions de vie et de travail pénibles, d’un accès et d’une participation moindre à la prévention, d’un « androcentrisme de la société et de la médecine ». Pour illustrer cette situation, la HCE indique que les maladies professionnelles reconnues sont en hausse de 155 % chez les femmes, surtout les plus précaires, depuis 16 ans (contre + 80 % chez les hommes). Ces dernières présentent aussi des troubles psychologiques et psychiatriques aggravées par rapport au reste de la population. Autre exemple, celui des cancers spécifiques aux femmes. Participant moins aux dépistages, leur exposition s’en trouve accrue. Le rapport cite l’étude CECILE menée entre 2005 et 2007 qui montrait que le risque de cancer du sein était particulièrement élevé chez les femmes ayant travaillé de nuit par rapport aux autres femmes (+ 30 %). Pour lutter contre ces inégalités et permettre un accès optimisé aux soins des femmes et particulièrement celles en situation précaire, la HCE formule 21 recommandations en matière d’évaluation des risques et de la pénibilité des postes, d’offre de soins et de prise en charge, d’intégration des spécificités des femmes précaires dans les politiques publiques.
Le rapport sur aquae-officiel.fr