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Société

Gérard André – Le bien-être sans eau

La planète s’assèche. Plus du quart de la population mondiale vit déjà dans des zones en situation de pénurie d’eau. On nous prédit que ce nombre aura doublé d’ici à 2050… scénario noir ? Peut-être pas. En Afrique et en Asie, notamment les besoins en eau vont tripler ; mais, on sait déjà aujourd’hui produire six fois plus de riz avec deux fois moins d’eau et dix fois moins de semence. New York économise déjà plus de 300 millions de dollars chaque année dans le traitement de son eau. Pour autant, toutes ces solutions ont aussi leur propre limite par rapport à la sauvegarde de l’écosystème.

 

Comme aujourd’hui, toutes les destinations touristiques de bien-être pourront-elles continuer demain à offrir de l’eau à des clients qui ne la comptent pas ? Cette eau de plaisir, de ressourcement, d’évasion et de mieux-être, cette eau qui fait qu’avec la science de mains expertes, on se sent si bien.

L’eau thermale, ressource non délocalisable, commence néanmoins, dans quelques pays en Europe, à être objet de discussion, de choix entre santé, tourisme, emplois et production d’énergie, notamment. Certes, la ressource se renouvelle depuis des siècles, mais son volume utilisable est limité. D’où de plus en plus fréquemment, ce débat entre « qui rapporte » et « qui économise ».

Et dans d’autres lieux du Monde, la population locale attend toujours que, grâce à cette même ressource pas, peu ou mal exploitée chez eux, vienne le tourisme pour sortir de la pauvreté.

 

Le tourisme de bien-être est très tendance, dans l’air du temps de nos pays développés ; parce que nous en ressentons intimement le besoin.

Lire aussi :  Danger invisible des microplastiques en eau douce

Bien avant 2050, on nous fera avaler qu’il faut acheter du e-bien être, connecté et, pour une part de notre déplaisir, un bien-être asséché.

Probablement et heureusement, subsisteront des destinations où santé et bienfaits de l’eau continueront de signifier bien-être vrai. Cependant, soit et sans doute à condition de devoir, comme dès maintenant pour les sites les plus beaux et les plus rares du patrimoine naturel, culturel ou architectural, limiter, sélectionner les visiteurs. Soit mais qui s’y prépare déjà, à inventer un tourisme de bien-être avec moins d’eau !!

 

gerard-andré-150x150Gérard André

Président de Tempo Hospitality Consulting SA

 

 

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