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Tourisme

Replacer la balnéologie au sein de la santé publique


Réunis pour envisager l’avenir post-COVID-19, les représentants internationaux de la Femtec plaident pour un retour actif de la médecine thermale au sein des politiques de santé publique mondiale.

L’épidémie de COVID-19 a révélé, de la part des populations, un besoin de protection sociale et sanitaire qui passe par une interaction efficace entre les soins de santé et les services sociaux. L’urgence a également mis en lumière la nécessité d’une gouvernance et d’une réponse internationales conjointes et adéquates. Les établissements thermaux dispensent des prestations de soins de santé, qui peuvent également être intégrées à des services à caractère social. C’est dans ce cadre, et afin de préparer la relance du secteur thermal que s’est tenu, le 28 avril dernier, sous la conduite de la Fédération mondiale d’hydrothérapie et de climatothérapie (Femtec), un workshop qui a réuni 14 experts internationaux – à l’instar du Pr Francisco Maraver, directeur de l’école d’hydrologie médicale et d’hydrothérapie de l’université Complutense de Madrid, Charles Davidson, dirigeant de Peninsula Hot Springs (Australie) ou encore le Pr Alexander Razumov, directeur du Centre scientifique de Moscou pour la médecine réparatrice et climatique, et président de l’association russe des centres thermaux – sur le thème « Comment le COVID-19 impactera la balnéologie ? Nouveaux thermes dans un nouveau monde ». 

Coordonnés par Umberto Solimene, président de la Femtec, et Alceste Santuari, de la Commission du tourisme de santé, les différents intervenants ont abordé la situation sanitaire et les dispositions légales prises dans les différents pays. 

Revenir au cœur du métier 

Le constat formulé assez généralement par les participants se rapporte à l’image véhiculée par les structures de soins thermaux susceptible de constituer un frein. En effet, la plupart d’entre elles ne se contentent pas de fournir des services médicaux, mais proposent également des activités complémentaires, thermoludiques ou esthétiques. Et leurs actions de communication se sont, au cours des dernières années, attachées à promouvoir les services touristiques au détriment des soins de santé. Cela conduit aujourd’hui le secteur thermal international à jouer un rôle secondaire, alors même que la crise place la santé au centre des préoccupations. 

Lire aussi :  #JourdApres, la tribune du Dr Gramada : la médecine thermale : une médecine à visage humain

Afin de recentrer la balnéologie au cœur du dispositif sanitaire, plusieurs initiatives sont lancées. Détaillé par le Pr Stefano Masiero, de l’université de Padoue (Italie), un projet de soins post hospitalisation des malades en rémission du COVID-19 s’appuie sur l’eau thermale en particulier pour la réhabilitation respiratoire ou musculaire. Thierry Dubois, président du Conseil national des établissements thermaux et vice-président de l’Association française pour la recherche thermale, informe également de l’ouverture de discussions avec les autorités compétentes, ministère et Caisse nationale d’assurance maladie, lors de la date de reprise des activités thermales – non encore connue –, afin de proposer des soins adaptés pour les patients affaiblis par le virus. 

Des mesures concrètes

Afin que la médecine thermale, notamment dans sa dimension préventive, soit considérée comme l’une des composantes essentielles des politiques de santé publique, le Pr Umberto Solimene appelle à la mise en place d’un plan d’actions concret. La Femtec décline plusieurs étapes pour y parvenir, qui passent par une autoanalyse critique du secteur. Il s’agit ainsi de : 

  1. mettre en évidence la « vocation » sanitaire des établissements ;
  2. scruter leurs offres thérapeutiques particulières ;
  3. développer une politique d’actions et d’interventions en collaboration avec les professionnels de santé locaux ;
  4. recourir aux technologies numériques modernes, y compris la télémédecine ;
  5. permettre aux autorités sociosanitaires l’expertise du secteur thermal, dans le cadre d’un système coordonné de planification et de prévention ;
  6. renforcer la recherche scientifique ;
  7. revoir radicalement les aspects structurels organisationnels en fonction des nouvelles réalités socio-environnementales et des demandes de santé ;
  8. surmonter les « particularismes » locaux et nationaux de l’approche thermale, tout en conservant les spécificités traditionnelles, environnementales, culturelles et réglementaires de chacun.

Un groupe de travail international sera prochainement créé qui conduira à l’élaboration d’un guide méthodologique soumis aux autorités nationales et internationales. 

Cliquez ici pour visionner le déroulé de l’atelier de la Femtec.

© Dr. Fernández Torán – Wikimedia

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