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Le Sénat alerte sur l’impact environnemental du numérique

Alors que le secteur des nouvelles technologies pourrait représenter des émissions de gaz à effet de serre équivalentes à celles de l’aérien en France actuellement, une évolution des politiques publiques est encouragée, passant notamment par une sensibilisation du grand public à des pratiques responsables.

Sans évolution des comportements, le numérique générerait 7 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Hexagone en 2040, soit 60 % de plus que présentement. C’est ce que soulignent les conclusions de la mission d’information sénatoriale sur l’empreinte environnementale du numérique, dévoilées le 24 juin dernier. Menés depuis 6 mois par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, ces travaux se traduisent donc par 25 recommandations pour une transition numérique écologique qui corresponde aux objectifs de l’accord de Paris.

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L’impact du numérique en 2040 à égalité avec le transport aérien aujourd’hui

Dans un premier temps, le rapport dresse un constat : le numérique se révèle être un secteur économique majeur puisque 93 % des Français étaient équipés d’un téléphone mobile en 2017. La consommation de données 4G augmentant d’environ 30 % chaque année, les investissements dans ce domaine ne cessent de s’amplifier. Cependant, les auteurs remarquent que celui-ci n’est pas intégré en tant que tel dans les politiques publiques de lutte contre le réchauffement climatique

Et s’il apporte de nombreux avantages dans ce combat, il comporte également certains inconvénients, comme le déclare Patrick Chaize, président de la mission : « Le numérique permet des gains environnementaux, mais nous devons faire en sorte qu’ils ne soient pas annulés par ses impacts en matière d’émissions de gaz à effet de serre, d’utilisation des ressources abiotiques, de consommation d’énergie ou encore d’utilisation d’eau douce »

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Ainsi, la mission indique que le numérique engendrerait 3,7 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde en 2018 et 4,2 % de la dépense énergétique primaire. En grande partie, la fabrication et le recours à des terminaux, à des réseaux et à des centres informatiques en seraient responsables. Des conséquences sur les ressources sont également observées : exploitation de métaux en hausse et peu de recyclage de ces derniers, besoins importants en eau, etc.

Le cas de la France est également mis en exergue : elle a causé 2 % des émissions de GES en 2019. Et en 2040, si aucun effort n’est fait, mais que les autres secteurs tiennent leurs engagements, le numérique pourrait atteindre 6,7 % de ces émissions, soit 2 % de plus que le transport aérien actuellement. Une hausse constituée principalement par le déploiement de l’Internet des Objets et des data centers.

© Sénat

25 propositions feront l’objet d’une proposition de loi

Pour réduire cet impact au maximum, des propositions ont donc été élaborées d’un point de vue législatif. Elles déboucheront sur une proposition de loi, qui sera transmise au gouvernement pour préparer des échanges dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe. Les recommandations s’articulent autour de quatre axes principaux :

  • « Faire prendre conscience aux utilisateurs du numérique de leur impact environnemental ». Il s’agit de sensibiliser le grand public aux gestes écoresponsables ou encore d’offrir accès à une solution permettant à chacun de calculer sa propre implication. De leur côté, les acteurs publics et privés devront se saisir de la problématique et la prendre en compte dans leurs stratégies numériques.
  • « Limiter le renouvellement des terminaux ». L’idée est, notamment, d’instaurer une taxe carbone aux frontières européennes ou de sanctionner plus fortement l’obsolescence programmée. Il faudra également encourager la réparation des terminaux et l’achat de produits reconditionnés.
  • « Faire émerger et développer des usages du numérique écologiquement vertueux ». Une gestion durable des données sera favorisée. On retient, entre autres, la volonté d’interdire les forfaits téléphoniques offrant un accès illimité aux données et de restreindre le streaming vidéo.
  • « Aller vers des data centers et des réseaux moins énergivores ». L’installation de data centers en France est avancée, comme l’exploitation d’énergie renouvelable. En outre, une analyse de l’empreinte environnementale de la 5G est demandée.

© Markus Spiske on Unsplash

 

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