Faisant écho au Pacte vert, des initiatives voient le jour à l’échelle de l’Union européenne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et amplifier les recherches pour développer de nouvelles énergies vertes.
L’Union européenne a adopté cette semaine plusieurs mesures marquant un verdissement de son économie, notamment en termes de transports maritimes, mais aussi d’énergie. Des décisions qui s’inscrivent dans la continuité du Green Deal européen (ou Pacte vert).
Impulser le verdissement du transport maritime
Première initiative en ce sens, la Commission de l’environnement du Parlement européen a approuvé, le 7 juillet, une proposition visant à inclure le transport maritime dans le système européen de quotas d’émissions de CO2, ce secteur étant le seul pour lequel l’UE n’a pas encore pris d’engagements spécifiques. Il s’agit donc de le décarboniser, mais aussi d’imposer des contraintes aux compagnies de transport, avec en ligne de mire la réduction d’au moins 40 % des émissions moyennes annuelles à l’horizon 2030 pour tous leurs navires. Comme l’affirme l’eurodéputée Jutta Paulus (Verts/ALE) : « Aujourd’hui, nous envoyons un signal fort en accord avec le Green Deal européen et l’urgence climatique : la surveillance et la déclaration des émissions de CO2 sont importantes, mais les statistiques seules ne permettent pas d’économiser un seul gramme de gaz à effet de serre ! C’est pourquoi nous allons plus loin que la proposition de la Commission et exigeons des mesures plus sévères pour réduire les émissions du transport maritime ».
En parallèle, la Commission a demandé la création d’un fonds pour les océans (Ocean Fund) sur la période 2023-2030. Sa vocation est de rendre les navires plus efficaces d’un point de vue énergétique et d’encourager les investissements dans les technologies innovantes. Pour cela, l’idée serait de s’appuyer sur les recettes de la mise aux enchères des quotas. La moitié du budget favoriserait la production de carburants alternatifs ou encore le verdissement des ports. Par ailleurs, 20 % des sommes participeraient à la préservation et à la restauration des écosystèmes aquatiques affectés par les changements climatiques.
Prochaine étape pour cette proposition : l’adoption en plénière, prévue en septembre prochain, avant d’entrer en négociation avec les États membres.
Une alliance européenne pour encourager le déploiement de l’hydrogène vert
Autre piste envisagée pour renforcer la transition écologique, et qui pourrait servir la mutation des industries, et notamment du transport maritime : les nouvelles sources d’énergie. En particulier, l’hydrogène. Dans cette optique, Bruxelles a dévoilé, mercredi 8 juillet, son plan de développement de l’hydrogène vert. L’objectif premier est de produire un hydrogène propre, c’est-à-dire à partir d’énergies renouvelables, qui permette aux secteurs particulièrement émetteurs de gaz à effet de serre de se décarboner. Selon la Commission, cette technologie représenterait la seule solution viable pour agir sur le transport maritime, aérien, mais aussi routier.
En matière d’ambitions, l’instance table sur une couverture en hydrogène propre de 12 à 14 % des besoins en énergie de l’Union d’ici à 2050, date à laquelle la neutralité carbone doit être atteinte. Et ce, alors que la zone ne produit actuellement que 9,8 tonnes d’hydrogène, majoritairement grâce aux énergies fossiles. Ainsi, pour accomplir cet objectif, les investissements ont été estimés entre 180 et 470 milliards d’euros.
Pour soutenir ce projet, la création d’une Alliance européenne pour l’hydrogène a été annoncée. Celle-ci regroupe des industriels, des États membres, ainsi que des acteurs du secteur privé, syndicats, ONG, organismes de recherche, etc. Centrant ses réflexions sur l’hydrogène renouvelable et l’hydrogène à faible teneur en carbone, la finalité serait d’instaurer une filière de l’hydrogène en mettant en commun les moyens, d’encourager une réduction des coûts et de renforcer la compétitivité de l’écosystème.
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