Afin de permettre aux établissements de proposer des soins dans un cadre sanitaire le plus sûr possible, deux initiatives ont vu le jour pour établir des recommandations : la norme SPEC X50-231, publiée par l’Afnor, et des fiches sanitaires, validées par le ministère du Travail.
Dans le contexte de crise sanitaire, et alors que le risque de contamination persiste, il est nécessaire de proposer une reprise des soins de bien-être dans un cadre complètement sécurisé.
Une norme Afnor pour l’organisation des établissements et des soins
Dans cette optique, l’Afnor a édité un référentiel pour l’hygiène et la prévention des risques sanitaires à destination des centres de bien-être, sans finalité diagnostique, ni thérapeutique. Sont également concernées les structures ayant recours à des technologies avec action mécanique, thermique, d’électrostimulation, etc.
Ce projet a été initié par la CNEP (Confédération nationale de l’esthétique et parfumerie), organisation patronale qui regroupe cinq syndicats représentant les professionnels du secteur, ainsi que les écoles, les centres de formation, les marques de soins et de matériel de l’institut et du spa. L’établissement de la norme SPEC X50-231 a ainsi fait intervenir des médecins, des entreprises, la FEBEA, la Cosmetic Valley ou encore des experts en démarches qualité.
Le référentiel, en corrélation avec les dispositions publiques en matière de déconfinement, aborde les performances des établissements, mais aussi les protocoles de soins. Plusieurs aspects y sont traités : responsabilité en cas de contamination, logistique et nettoyage des installations, problématiques de l’approvisionnement, niveaux de risque et soins à exclure, recommandations des autorités. Des préconisations sont ainsi proposées, d’une part, tout au long du parcours client et, d’autre part, pendant la réalisation des soins, notamment en spa, en particulier en zone humide.
Parcours client
- Gestion des rendez-vous : le référentiel encourage à recevoir le public dans les locaux uniquement sur rendez-vous. Lors de la planification de ce dernier, le client doit être informé de l’obligation de port d’un masque homologué pendant la séance.
- Affichage : les mesures sanitaires adoptées par l’établissement, ainsi que les dispositions en matière de rendez-vous sont à afficher à l’entrée des locaux et sur ses interfaces numériques.
- Espaces d’accueil et de vente : tous les espaces susceptibles de recevoir le client sont à équiper de gel hydroalcoolique. En outre, les entreprises sont invitées à mettre en place un protocole de nettoyage adapté à l’agencement des lieux et aux services proposés. En zone d’accueil/paiement, il s’agit d’installer un marquage au sol ou encore un écran de protection physique. De son côté, le personnel se verra fournir des masques, du gel et du spray virucide. Concernant spécifiquement le paiement, les collaborateurs ne doivent pas toucher les terminaux TPE, qui seront à désinfecter régulièrement.
- Espaces d’attente et de circulation : l’attente est à réduire au maximum et ces lieux doivent être aménagés pour que chacun dispose de 4 m². La norme stipule également de retirer les dispositifs en accès libre, comme les distributeurs de boissons. Les portes de ces espaces sont à laisser ouvertes pour permettre à l’air de circuler et limiter la manipulation des poignées.
- Tisanerie, salle de relaxation, sanitaires, douches : durant la crise sanitaire, ceux-ci doivent rester fermés. Les sanitaires peuvent être ouverts sur demande s’ils sont désinfectés après chaque passage. Et les douches ne sont accessibles que pour les soins qui le nécessitent.
- Cabines de soins secs : chacune d’entre elles doit disposer d’un certain nombre d’éléments comme du savon et/ou du gel hydroalcoolique, une crème hydratante pour le personnel ou encore un kit d’hygiène à usage unique pour le client adapté au soin (gants, masque, visière, etc.). Les installations de confort (trou facial de la table, tapis antidérapant, coussins, etc.) doivent être désinfectées après chaque passage.
- Zones humides : globalement, les équipements à moins de 60 °C, à savoir les hammams et les jacuzzis collectifs, les fontaines à glace et les bacs d’eau froide, doivent rester inaccessibles, exception faite des hammams individuels dans les établissements ne proposant que des services de privatisation. Auquel cas, outre une désinfection des installations, le port de la serviette est obligatoire. En parallèle, les règles sanitaires sont à renforcer pour les saunas infrarouges et chauds, grottes de sel, snowroom, douches sensorielles, parcours Kneipp, etc. L’accueil est à prévoir uniquement sur rendez-vous et avec une capacité réduite, une désinfection minutieuse ou la fourniture de gel hydroalcoolique. Pour les zones humides individuelles (balnéothérapie en cabine, aquabiking, spa jet, douche à affusion, douche à jet), une désinfection à l’aide de virucide est demandée. La porte doit, de plus, rester ouverte pour faciliter la circulation de l’air.
- Gestion des déchets et blanchisserie : les déchets sont à trier en fonction de leur risque sanitaire. Pour les textiles, le linge souillé doit être manipulé avec des masques et des gants, lavés à 60 °C. Le linge propre est à saisir avec des mains propres.
Protocoles de soins
En plus d’informations communes à tous les soins portant sur les tenues professionnelles et le renouvellement de l’air, des éléments spécifiques à chaque soin sont apportés. Les spas sont donc tenus d’imposer le port du masque au praticien, de même qu’au client, le changement de blouse pour le professionnel entre chaque prestation ou encore l’asepsie de tout le matériel. L’Afnor précise également plusieurs détails :
- enveloppement : utilisation obligatoire de films enveloppants à usage unique, douche recommandée avant et/ou après pour le client ;
- gommage : retrait de gommage avec des gants, douche recommandée pour le client, massages duo interdits sauf pour deux individus habitant ensemble ;
- couvertures et lits chauffants : désinfection avec virucide obligatoire ;
- gommage oriental : autorisé seulement s’il n’est pas réalisé dans une salle vapeur, vérification de l’évacuation des eaux, gant à usage unique imposé, soins duo uniquement pour deux individus du même foyer, gommage en hammam collectif interdit.
Des fiches généralistes et spécifiques pour les instituts et les spas
Second projet en ce sens : la CPPNI (Commission permanente paritaire de négociation et d’interprétation) Esthétique met à disposition des fiches sanitaires COVID-19 qui ont reçu l’aval du ministère du Travail. Réalisé de concert avec les partenaires sociaux et les organismes de santé et de prévoyance de la branche (Apicil et Malakoff Humanis), ce document se destine aux spas et aux instituts de beauté.
En premier lieu, il revient sur les symptômes du coronavirus, les risques de transmission et, enfin, la conduite à tenir en cas de suspicion : isolement, protection, recherche de signes de détresse et, le cas échéant, contact avec le Samu. Trois fiches sont alors à disposition. La première porte sur les mesures à adopter dans tous les établissements, la deuxième sur les actions spécifiques aux instituts et la dernière sur celles concernant les spas.
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