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Santé

Economie de la santé : activité physique, une piste à creuser


Une étude britannique révèle que les personnes de 40 ans et plus présentent un risque significativement plus faible d’hospitalisations longues ou fréquentes si elles sont physiquement actives, même modérément, limitant ainsi les dépenses de santé. 

Les bienfaits d’une activité physique régulière sont nombreux, scientifiquement prouvés, et ce, quels que soient l’âge et le sexe. Déterminant majeur de la santé, bouger contribue à prévenir les maladies chroniques, améliore le sommeil et augmente de manière générale la qualité de vie. Des travaux précédemment menés ont démontré que la pratique de l’exercice avant une intervention conduisait à une limitation de la durée de séjour en hôpital. Une nouvelle étude, publiée le 6 mai dernier dans la revue BMC Geriatrics, s’est intéressée cette fois-ci au lien existant entre l’activité physique et la fréquentation hospitalière sur une période de 20 ans

Des chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) et de l’unité d’épidémiologie du Medical Research Council ont suivi 25 639 Britanniques, âgés de 40 à 79 ans, recrutés dans les cabinets de médecine générale entre 1993 et 1997 dans le cadre de la cohorte prospective « The European Prospective Investigation into Cancer in Norfolk ». 

Lire aussi :  L'OMS et le CIO font équipe pour promouvoir le sport comme facteur de santé

Fréquentation hospitalière limitée avec l’activité

Un questionnaire, intégré dans un sondage général et répété 12 ans plus tard, évaluait la mobilité dans le cadre professionnel (« sédentaire », « debout », « travail physique modéré » et « travail manuel lourd »), ainsi que le nombre d’heures hebdomadaires consacrées aux activités de loisirs, telles que la course à pied, le fitness ou encore la nage. Sur ces bases, les répondants ont été classés en 4 catégories : inactifs, modérément inactifs, modérément actifs et actifs. Le recours aux services hospitaliers a été mesuré par le nombre d’admissions et la durée des séjours correspondants.

Les résultats montrent que ceux suivant une activité physique, même modérée, étaient moins souvent hospitalisés et séjournaient moins longtemps que les inactifs. Ainsi, au cours des 10 premières années, les personnes actives étaient 25 à 27 % moins susceptibles que les sédentaires d’être annuellement hospitalisées plus de 20 jours ou de se rendre à l’hôpital plus de 7 fois. Au cours de la période de suivi (2009 à 2019), les actifs ayant maintenu ou augmenté leur niveau ont vu cet écart s’établir à 34 %. La durée de séjour des inactifs a été en moyenne supérieure d’un peu plus de 4 j/an par rapport aux autres. 

Coût de l’inactivité : 17 milliards d’euros 

Selon Roben Luben, auteur principal de l’étude, cette dernière « fournit certaines des preuves les plus claires à ce jour que de petites augmentations réalisables de l’activité physique habituelle réduisent considérablement le recours futur à l’hôpital des personnes d’âge moyen et des personnes âgées, et allégeraient considérablement la pression sur le National Health Service (NHS) ». 

Le niveau de sédentarité s’est considérablement accru dans de nombreux pays, dont la France, et selon l’Organisation mondiale de la santé, l’inactivité physique serait directement responsable de près d’un million de décès par an au sein de l’Union européenne. Le ministère français des Sports évalue le coût total de la sédentarité à environ 17 milliards d’euros par an, principalement composé des dépenses de santé (81 %). Elles sont complétées par les frais indirects liés à l’invalidité (12 %), à la mortalité (5 %) et aux pertes de production (2 %). Trois pathologies expliquent à elles seules la moitié de ce montant : le diabète de type 2 (18,6 %), le mal de dos (17,4 %) et les troubles du métabolisme (14,5 %). 

Des constats inquiétants qui ont conduit les autorités à développer des programmes de lutte contre la sédentarité, à l’instar de la Stratégie national Sport-Santé 2019-2024, qui s’articule autour de 4 axes : la promotion de la santé et du bien-être par l’activité physique et sportive, le développement et le recours à l’activité physique adaptée à visée thérapeutique, la protection de la santé des sportifs et le renforcement de la sécurité des pratiquants, le renforcement et la diffusion des connaissances.

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