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Santé

Le confinement, désespoir et des… espoirs


Le bien-être des Français a nettement diminué depuis le 16 mars, relèvent deux études françaises, tandis que, dans le même temps, les pratiques physiques et de relaxation connaissent un franc succès. 

Les mesures de confinement pour faire face à l’épidémie de COVID-19 ont conduit à des bouleversements dans la vie quotidienne des Français, entraînant des conséquences sur leur bien-être et leur santé. De nombreuses recherches sont effectuées en ce sens, dont celles de Santé publique France et de l’université de Lyon, qui viennent de livrer leurs premiers résultats.   

La santé psychologique fragilisée

Avec l’objectif de suivre l’évolution de l’adhésion collective aux dispositions de prévention et de l’état de santé mentale de la population, Santé publique France a lancé depuis le 23 mars, avec la société d’études BVA, le baromètre « COVID-19 – souffrance psychique, troubles psychiatriques et difficultés de la vie en confinement ». Lors de la première vague de l’enquête, conduite du 23 au 25 mars dernier, 27 % des personnes sondées se sentaient angoissées. Un résultat revu à la baisse à l’occasion de la deuxième vague menée du 30 mars au 1er avril avec 22 % de la population concernée. Si les données relatives à la troisième vague, déroulée du 14 au 16 avril dernier, ne sont pas encore connues, l’institution publique relève toutefois que l’état anxieux des Français est beaucoup plus élevé qu’en 2017 (13,5 %). 

Des informations confirmées par les premières données de l’enquête « Le confinement et ses effets sur le quotidien* », réalisée depuis le 23 mars par le Pr Lise Bourdeau-Lepage, de l’université Lyon-3, qui montrent une insatisfaction de vie en forte hausse depuis le début du confinement. D’autres indicateurs de fragilité psychologique sont plus fortement ressentis que d’habitude : insomnies (pour 45 % des femmes et 31 % des hommes), tristesse (pour 60 % des femmes et 42 % des hommes), irritabilité (pour 52 % des femmes et 40 % des hommes), fatigue (pour 50 % des femmes et 38 % des hommes) ou encore sentiment d’isolement qui touche désormais 20 % des personnes contre 9 % avant le confinement. 

Santé publique France précise les facteurs associés à une plus forte inquiétude. Ainsi, les femmes, les moins de 50 ans, les parents de jeunes de moins de 16 ans, les télétravailleurs et les personnes en situation financière précaire sont les plus tourmentés. D’autres éléments influent, tels que le fait qu’un proche ait des symptômes évocateurs du COVID-19, de percevoir le virus comme une maladie grave, d’avoir une mauvaise connaissance des modes de transmission du virus, de se sentir peu capable d’adopter les mesures préconisées et d’avoir peu confiance dans les pouvoirs publics.

Zen attitude

L. Bourdeau-Lepage observe également des changements intervenus depuis un mois dans le rythme et les habitudes de vie des Français. Les quatre cinquièmes des répondants (81 %) ont ressenti un ralentissement général dans leur environnement de vie. La population a tendance à se lever et à se coucher plus tard. 

Lire aussi :  Comment les Français envisagent-ils leurs vacances post confinement ?

Les habitudes alimentaires se dégradent, avec des écarts plus fréquents avoués par 62 % des femmes et 69 % des hommes, tandis qu’ils sont 77 % à déclarer une consommation de boissons alcoolisées plus importante qu’avant le confinement. 

Cependant, la situation actuelle est une opportunité pour les activités d’entretien physique et de relaxation. Alors qu’un tiers des personnes sondées (32 % des femmes et 38 % des hommes) pratiquaient un sport tel que le vélo ou la gym, ils sont désormais 57 % à s’y adonner (55 % des femmes et 61 % des hommes). De même, 39 % des femmes et 21 % des hommes font de la relaxation chez eux contre 21 % et 13 % avant le confinement. Enfin, si les mesures de protection sont bien suivies avec une « diminution, voire un arrêt », des activités hors du domicile, l’étude observe un doublement de la proportion des répondants qui sortent tous les jours de chez eux pour se livrer à de l’exercice physique.

 

* Bourdeau-Lepage Lise, 2020, Le confinement et ses effets sur le quotidien. Premiers résultats bruts des 2e & 3e semaines de confinement en France, Lyon, Consultation CORTE_Covid19, 28 pages.

© Clément Falize – Unsplash

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