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Santé

Les préconisations des médecins thermaux à la réouverture des centres


En attendant la validation du plan sanitaire général de la filière, société savante et représentants syndicaux de la médecine thermale proposent des mesures pratiques d’accompagnement qui prévoient la création d’une cellule COVID-19 en établissements, le contrôle des flux et la réorganisation des cabinets thermaux.

Les structures thermales font l’objet d’une fermeture administrative depuis la mi-mars et sont aujourd’hui en attente de connaître les dates et les modalités qui accompagneront leur réouverture. Rappelant que le médecin thermal « aura un rôle primordial pour la mise en œuvre des mesures préventives nécessaires pour protéger les curistes et le personnel », le Syndicat national des médecins thermaux (SNMTh) et le Conseil national professionnel (CNP) – composé du SNMTh, de la Société française de médecine thermale et du Collège des enseignants en médecine thermale –, ont formulé des préconisations, participant à l’élaboration d’un référentiel sanitaire global, conçu par le Conseil national des établissements thermaux, visant à la reprise de la filière thermale. Actuellement en cours d’instruction par les autorités publiques, celui-ci sera applicable à toutes les structures thermales. 

Cellule COVID-19

La mise en en place, au sein de chaque établissement, d’une cellule COVID-19, coordonnée par un médecin référent aurait pour objectif d’organiser de manière optimale et sécurisée la mise en application des soins.

Dans le contexte pandémique, le CNP relève, dans sa lettre d’information du 5 mai dernier, qu’il convient d’évaluer le bien-fondé de sa réalisation avant la cure. Ainsi, pour les patients à risque de formes sévères (âgés, avec des antécédents cardio-vasculaires, diabétiques, souffrant d’une pathologie chronique respiratoire, ayant une insuffisance rénale chronique dialysée, atteints de cancer évolutif sous traitement, obèses, avec une immunodépression, atteints de cirrhose, présentant un syndrome drépanocytaire, femmes enceintes), un examen attentif par le médecin traitant et le médecin thermal est nécessaire, qui considère la balance bénéfices/risques

Une information préalable au séjour thermal sera communiquée au curiste, qui demande de prendre contact avec son médecin traitant pour juger de la pertinence de la cure, précise l’intérêt de faire un test PCR, la possibilité d’une téléconsultation avec le médecin thermal en amont et intègrent le référentiel sanitaire et/ou supports réglementaires adaptés.

Lire aussi :  Recommandations gouvernementales pour les piscines et les centres aquatiques

Massages sous conditions

Lors du déroulement de la cure, les soins doivent respecter des règles strictes afin de limiter les risques sanitaires. La société savante recommande ainsi de s’astreindre aux gestes barrières sous le contrôle du personnel d’hydrothérapie, de porter un masque (le matériel en tissu ou la visière représentant une alternative intéressante en milieu humide), de respecter la distanciation sociale – évaluée à 2m entre 2 patients et adaptée selon les activités physiques et les recommandations en vigueur -, et de privilégier les soins individuels plutôt que collectifs, en réalisant des aménagements particuliers pour accueillir les curistes. 

Si le CNP considère les massages comme réalisables «en fonction des préconisations après le déconfinement en se référant au consensus des médecins physiques et de réadaptation et des kinésithérapeutes», les massages sous affusion doivent se voir «encadrés et limités».

Si les soins en piscine sont maintenus, une distance de 4 m² entre curistes est préconisée. 

Enfin, la formation des personnels thermaux est un axe central des mesures d’hygiène à adopter. Ils doivent porter sur le rappel des gestes barrière, le nettoyage et la désinfection, la tenue des agents, l’hygiène des pieds et des chaussures, les circuits de circulation et des boîtes à outils pour rassurer les patients. 

Adaptation des cabinets thermaux

Le SNMTh a diffusé auprès de ses médecins thermaux adhérents des recommandations pour l’organisation de leur cabinet. Celles-ci, précise son président, le Dr Michel Duprat, « doivent bien sûr se décliner et s’adapter en fonction des différents types de cabinets et des pratiques thermales ». Plusieurs principes généraux sont édictés :

  1. promotion des gestes barrières et distanciation sociale ; 
  2. contrôle du flux de patients ; 
  3. proposition de consultations non présentielles ;
  4. communication avec la cellule COVID de l’établissement thermal ; 
  5. éviction des consultations de curistes suspects au cabinet thermal ; 
  6. réservation de plages horaires pour les patients fragiles ; 
  7. assurance des règles d’entretien/hygiène appropriées au mieux via une entreprise agréée.

Préalablement à la réception des curistes en cabinet, le syndicat invite les professionnels de santé à favoriser les contacts téléphoniques pour la prise de rendez-vous. Les personnes doivent faire l’objet d’un interrogatoire pour rechercher d’éventuels signes de suspicion de COVID-19. 

Dans le cabinet, des mesures sanitaires et d’hygiène s’appliquent aux différents lieux. Dispositifs de distanciation, tels que vitre en plexiglas, encouragement au paiement par carte bleue, etc., ou encore recours à des poubelles fermées installées au secrétariat, tandis que la salle d’attente doit être utilisée le moins possible, attente à l’extérieur et rendez-vous suffisamment espacés entre deux patients devant être privilégiés. En salle de consultation, le SNMTh exhorte au port du masque par l’ensemble des personnes et à la prise de température du curiste au moyen d’un thermomètre sans contact. Aération des pièces, désinfection et nettoyage régulier des points de contact complètent le plan sanitaire. 

Si elles constituent un outil d’accompagnement pratique pour les acteurs thermaux, ces directives, comme le souligne M. Duprat, sont amenées à « évoluer avec les recommandations globales ».

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