AQUÆ
Image default
Santé

Réussir la transformation numérique du système de santé


Parmi les nombreuses problématiques qui émergent de la crise sanitaire engendrée par la pandémie de coronavirus, le numérique pourrait servir de pierre angulaire à l’essor d’un système de santé centré sur le patient.

Le Conseil national du numérique (CNNum) a remis, le 11 juin dernier, son rapport relatif à la mutation numérique du système de santé. Intitulé Confiance, innovation, solidarité : pour une vision française du numérique en santé, le document répond à une saisine conjointe du ministre des Solidarités et de la Santé et du secrétaire d’État chargé du Numérique. Pour mener à bien cette mission, Maryne Cotty-Eslous, CEO de l’application santé Lucine, a piloté un groupe de travail composé de Gilles Babinet, d’Olivier Clatz, de Hind Elidrissi et de Jean-Michel Mis. Jean-Baptiste Manenti, quant à lui, a été désigné rapporteur.

Une contextualisation indispensable pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire

Même si la publication de ce texte intervient en pleine crise sanitaire, les auditions ont été réalisées en amont. Cela étant, les thématiques abordées s’avèrent étroitement liées aux différentes problématiques enclenchées par l’épidémie de coronavirus, comme l’affirment les membres du groupe de travail : « Ces temps troublés ont permis de mettre en lumière le potentiel du numérique en santé, de l’information des citoyens à l’épidémiologie, de la gestion des lits à la télémédecine, il est venu apporter des solutions concrètes, développées en un temps record, et qui ont su appuyer au quotidien les professionnels de santé et les patients ». Ainsi, au cours de la rédaction, les auteurs ont adapté leur analyse et leurs conclusions au contexte : « Dans chacun des chapitres développés, un travail de recontextualisation a donc été opéré afin de situer nos constats et nos propositions vis-à-vis des secousses que nous traversons ».

Lire aussi :  Du bon usage de la prévention dans la santé

Pour une transformation du numérique en santé en France et en Europe

Avec l’ambition d’encourager une « dynamique française et européenne », des recommandations ont émergé de ces travaux. Elles visent à répondre à trois objectifs : soutenir l’innovation, offrir à l’Espace numérique de santé (ENS) une place centrale au sein du système de santé et, enfin, familiariser les utilisateurs avec les outils digitaux nationaux. Pour ce faire, quatre axes majeurs ont été identifiés :

  • « Plaidoyer pour une dynamique française et européenne du numérique en santé ». Il s’agit d’organiser la gouvernance du numérique en santé. En outre, le groupe de travail prône le passage d’un système de soins à un système de santé. Cela nécessiterait une évolution du financement et de la prise en charge, mais passerait également par un focus sur la prévention ou encore l’instauration d’indicateurs pour analyser l’état de santé de la population. Autres problématiques incontournables : l’éthique, l’inclusion numérique et la responsabilité face à l’environnement.
  • « Lever les freins à l’innovation pour offrir un véritable modèle économique et un marché aux entreprises numériques en santé ». Le lab e-santé doit endosser ici un rôle primordial pour relier les structures d’accompagnement. De plus, des dispositifs d’incitation sont à développer, comme des « banques d’heures d’innovations », qui donneraient la possibilité aux professionnels de verser du temps de travail en échange d’intéressements. Ce temps serait exploité par des collaborateurs opérant sur des projets innovants.
  • « Mettre l’Espace numérique de santé (ENS) et le Bouquet de services aux professionnels (BSP) au centre du système de santé ». Ces deux interfaces sont à déployer à plus grande échelle. Dans cette optique, les applications intégrées doivent être référencées et classées. En plus d’un contrôle renforcé des solutions numériques, une communication grand public est à imaginer. Les auteurs préconisent également une formalisation des conditions d’accès aux données de santé sur ces plateformes.
  • « Acculturer, former et accompagner les utilisateurs des plateformes nationales de santé ». Les individus les plus éloignés du numérique doivent bénéficier d’une attention particulière. En parallèle, la mise en place d’une certification des formations spécialisées en la matière et consacrées aux professionnels de santé est recommandée.
Lire aussi :  Paris et Berlin font de la santé un pilier de l'Europe de demain

© Alexander SinnUnsplash

À lire aussi...

Nager comme une sirène : un sport insolite

Aquae

Danger invisible des microplastiques en eau douce

Aquae

Plus de 200 000 fûts radioactifs sous l’océan

Aquae

Leave a Comment

1 × un =

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »