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Tourisme

Tourisme : 1,3 milliard d’euros de pertes d’exploitation


Alors que l’offre et la demande se sont retrouvées à l’arrêt pendant le confinement, le secteur a été l’un des plus durement affectés par la crise sanitaire, en particulier le tourisme de santé et de bien-être, qui devrait enregistrer une chute de plus de 50 % de son chiffre d’affaires et ne connaîtra une réelle reprise qu’au printemps 2021.

La Direction générale des entreprises (DGE) a publié, le 3 juin, une nouvelle édition des Notes de tendances de l’Observatoire de l’économie du tourisme, réalisées en partenariat avec l’Insee et la Banque de France. Une parution consacrée à l’impact du COVID-19 sur les entreprises hexagonales, ainsi qu’aux perspectives de relance. 

Conséquences sur l’activité économique, l’emploi et les affaires

Pour commencer, en combinant les données publiques, la DGE confirme que la pandémie de coronavirus a engendré la crise économique la plus importante jamais observée avec une activité globale en chute de 33 %, dont 5 points sont représentés par l’hôtellerie-restauration, les activités culturelles et sportives et certains modes de transport. En raison des fermetures des établissements, puis des mesures de confinement, le tourisme fait donc partie des secteurs où l’incidence de la crise est particulièrement retentissante. 

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Pour aller plus en détail, les chiffres de la Banque de France et de l’Insee confirment que les hébergements et la restauration sont les plus en difficulté. Alors que les services marchands font état de 9 jours de fermeture en moyenne en avril, l’hôtellerie-restauration en enregistre 24. Ainsi, la perte d’activité serait de 90 %. Ramené à l’année entière, cela représenterait une chute de 30 %. 

En parallèle, et assez logiquement, les arrivées de touristes étrangers sur le territoire français ont fortement décru. Pour preuve, le nombre de visas délivrés entre janvier et mars 2020 a chuté de presque 27 % par rapport à l’année précédente, sachant que, sur cette période, les voyageurs chinois sont les plus nombreux. Les flux aériens illustrent également cette tendance : ils ont diminué de 50 % sur janvier-avril et sont presque nuls en avril. La baisse de consommation en découlant a été estimée, pour un mois de confinement, à 14 milliards d’euros, qui ont été amortis en partie par les mesures gouvernementales de soutien à l’économie. Notons que l’hôtellerie-restauration est le deuxième secteur à avoir bénéficié du fonds de solidarité. Au total, la perte d’exploitation mensuelle pour le secteur du tourisme serait d’1,3 milliard d’euros. 

Du côté de l’emploi, les licenciements ont certes connu une augmentation, mais ils n’ont pas explosé. Dans le secteur privé en général, l’emploi salarié n’a baissé que de 2,3 %. En revanche, le recours à l’activité partielle a été très important, notamment dans le tourisme : 1,4 million de salariés en ont profité. L’hôtellerie-restauration a d’ailleurs utilisé ce dispositif en masse, avec près de 96 % des entreprises concernées. 

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Quant au climat des affaires, l’Insee a observé une baisse de 30 points entre le 25 mars et le 17 avril. Cette perte se monte à 56 points pour l’hébergement et à 67 points pour la restauration. À titre de comparaison, ce dernier chiffre se situe 12 points en dessous du niveau, qui était alors le record minimum, à savoir en mars-avril 2009. Les dirigeants d’entreprise du tourisme s’inquiètent vraiment pour l’avenir. Selon une étude Xerfi, près de la moitié considère ne retrouver leur capacité de production complète qu’après 6 mois.

Quelles perspectives pour la saison 2020 ?

Avant d’envisager la reprise, presque la totalité des professionnels du tourisme ont dû procéder à un réaménagement des installations pour répondre aux recommandations sanitaires. Ainsi, une majorité déclare ne pas pouvoir relancer leur activité en pleine capacité. 

Et malgré les encouragements du gouvernement, les Français devraient moins partir en vacances cet été. La DGE table sur une baisse de 41 % des séjours personnels des Français en France qui pourraient se tourner davantage vers les résidences secondaires et l’hébergement familial. Ils ne suffiront donc pas à compenser les clients étrangers alors que les réservations de vols vers la France ont baissé de 75 % et que les séjours des voyageurs étrangers en hébergement marchand pourraient chuter de plus de 65 %. 

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En conséquence, en fonction des segments, les chiffres d’affaires des entreprises du tourisme enregistreraient des réductions allant de 30 à 50 %. D’ailleurs, le tourisme de santé et de bien-être serait parmi les plus touchés, avec une diminution de 54 %. Ainsi, la reprise dans ce domaine n’est envisagée qu’à partir du printemps 2021 ; de ce fait, la DGE prévoit des difficultés financières importantes pour les établissements thermaux.

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Auvergne-Rhône-Alpes, un point en région

Des données sont en corrélation avec le baromètre de conjoncture publié par la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui détaille lui aussi l’impact de la crise sur l’activité touristique depuis le 15 mars et émet des prévisions pour la saison estivale.

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Ainsi, a été remarquée une baisse de 30 millions de nuitées durant le confinement, ce qui représente 2 milliards d’euros de dépenses en moins. Huit professionnels sur 10 ont d’ailleurs été contraints de suspendre leur activité. En termes de chiffre d’affaires, la moitié des acteurs interrogés déclare une perte de 100 %, ce qui pourrait mettre en danger l’activité de 3 professionnels sur 5 d’ici à la fin de l’année.

À l’instar du secteur au niveau national, les perspectives s’avèrent, pour l’instant, assez pessimistes avec un taux de réservation plutôt bas au mois de juin pour 70 % des entreprises. Cependant, des réservations de dernière minute peuvent laisser percevoir une évolution rapide.

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