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En mission à bord du Terrible !

 

Augustin a 25 ans et s’apprête à prendre la mer pour 2 mois. C’est à bord d’un vaisseau un peu particulier qu’il séjournera durant sa navigation. Un sous-marin ! Oui, Augustin est « oreille d’or » dans les forces sous-marines de la Marine nationale. Ce soir, il quitte le Centre d’Interprétation et de Reconnaissance Acoustique de Toulon, où il a passé son Brevet d’Aptitude Technique puis son Brevet Supérieur d’Analyste. Il part rejoindre les profondeurs au large des côtes africaines.

Ce genre de missions, Augustin les connait bien. Il faut dire qu’il est rodé après plusieurs années de formation. D’abord à l’École militaire de Maistrance, où il a appris le métier de marin, détecteur anti sous-marin spécialiste du sonar, puis au centre de formation de Toulon. Il en a écouté des bruits aquatiques ! De bateaux, de sous-marins et même d’animaux. C’est ça être oreille d’or : détecter et classifier des bruits, des sons. Une mission cruciale quand on est à bord d’un sous-marin nucléaire dont l’objectif est d’être invisible. Et que dans les fonds marins, au royaume de l’obscurité, ce sont les sons qui indiquent la présence d’un vaisseau…

Descente en eau trouble 

C’est le grand départ ! Le voici sur Le Terrible, un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) de la flotte française. Il y retrouve ses compagnons de voyage, d’autres militaires. Mais très peu ont la même mission que lui… Reconnaître le bruit d’un moteur de corvette russe à l’oreille n’est pas à la portée de tous.

Le submersible s’enfonce. C’est parti pour 70 jours de vie subaquatique. 110 personnes sur 300 mètres carrés. Chacun connait sa mission. Augustin rejoint la cabine dans laquelle il passera les prochaines semaines, avec six de ses camarades. L’ambiance est détendue. La mission s’annonce bien ! Et si le confinement volontaire peut sembler inconcevable, l’esprit d’équipe motive les sous-mariniers.

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Voilà maintenant quelques semaines que le lanceur d’engins a pris ses quartiers sous les eaux de l’océan Atlantique. Les séances de sport dans la chaufferie aménagée, les patrouilles (tantôt le jour, tantôt la nuit) et les moments conviviaux ont rythmé la vie sur le vaisseau. Le voyage touche presque à sa fin… mais une ultime mission attend Augustin.

Une remontée sous pression

Il est vingt heures, le jeune sous-marinier commence sa patrouille de nuit. Après s’être détendu avec ses amis et avoir englouti son dîner, il retrouve tous ses écrans de contrôle pour analyser les activités sous-marines potentiellement suspectes. Il enfile son casque. Ses yeux se fixent sur le sonar. Pour le moment, R.A.S. Mais il faut tout de même rester sur ses gardes et écouter les moindres petits bruits aquatiques. L’équipage compte sur lui et attend toujours une réponse précise pour pouvoir agir. Mais ce soir, mis à part un bateau de commerce qui est passé au-dessus du bâtiment 400 mètres plus haut, les abysses étaient calmes !

Le lendemain, treize heures, c’est le moment de reprendre la surveillance. Augustin est en patrouille de jour cette fois. Au même moment, le sous-marin remonte progressivement vers la surface. Mais problème ! L’oreille d’or détecte quelque chose ! Pour l’instant, impossible de savoir ce que c’est… Le commandant s’inquiète et ordonne de trouver impérativement de quoi il est question. Le stress monte ! Augustin ne repère pas d’objet en approche correspondant au son entendu. Il craint de ne plus être en sécurité, car détecté. Si c’est le cas, ce sera à lui d’élaborer une stratégie pour se cacher d’un éventuel vaisseau ennemi. Après de longues minutes, tout l’équipage est soulagé. Fausse alerte : il s’agissait simplement d’une baleine égarée ! La remontée à la surface peut se poursuivre en toute tranquillité.

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Fin de la mission !

Après ce long périple subaquatique, coupé du monde, en total confinement avec une centaine d’autres marins et quasi sans nouvelles de ses proches (seulement une lettre de 40 mots), Augustin a retrouvé sa famille. C’est le soulagement ! Le marin est épuisé et en manque de lumière du soleil, mais la mission s’est déroulée sans accroc. Il lance un dernier regard à l’horizon et il sait que bientôt, il replongera sous la surface.

 

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