Ouvert en décembre dernier après deux années de travaux, le complexe de bien-être mise sur l’apithérapie, discipline de soins à base des produits de la ruche.
Situé à Clermont-Dessous (47), le centre Le Miel et l’Eau a été établi dans une ancienne ferme, d’une surface de 500 m2, préalablement destinée à l’accueil de ruches. C’est Patrice Percie du Sert et Sylvie Berguerand qui ont choisi de transformer cette propriété en un complexe de bien-être dédié à l’apithérapie avec une tendance écologique. Apiculteur et spécialisé en apidologie, science des abeilles, le fondateur s’est intéressé, il y a quelques années, aux vertus des produits issus de la ruche, ce qui a donné lieu à la création de sa précédente entreprise, spécialisée dans ce secteur, Pollenergie, qu’il a vendue en 2011 alors qu’elle générait 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Sylvie Berguerand, naturopathe, s’est jointe à lui pour la réalisation de l’établissement qui adopte un positionnement novateur, inspiré par des usages d’autres pays européens.
Équipements
Après deux années de travaux, l’ouverture du complexe a eu lieu en décembre 2014 tandis que la partie hébergement, composée de cinq chambres et d’une suite, a ouvert ses portes courant août. Accessible sur réservation préalable, le Miel et l’Eau est entièrement privatisable durant 1h30. Ce choix émane de la volonté des créateurs de mettre à disposition des clients un espace calme et intime. Deux praticiennes réalisent différents soins, parmi lesquels des massages signature : le massage au miel de ses ruches et le programme « cocooning de la ruche » composé d’un gommage à la farine de pois chiche et à la poudre de noyaux d’olives, d’un massage du corps au miel et d’un autre du crâne et de la nuque.
L’apithérapie au service du bien-être
Discipline traditionnelle, plus commune en Ukraine ou encore en Autriche, l’apithérapie inclut l’application cutanée de produits tels que le miel, l’ingestion de gelée royale ou encore l’injection de venin d’abeille. Patrice Percie du Sert souhaite s’inspirer de certains centres déjà existants ailleurs en Europe, qui ont mis en place des systèmes d’inhalation de l’« air de la ruche ». Pour cela, il souhaite ancrer son projet dans une démarche scientifique et médicale afin de déterminer les réels bénéfices de cette pratique et faire ainsi valider ce qui a déjà été constaté en particulier sur les problèmes respiratoires (asthme, allergies) ou encore sur le cerveau. Plusieurs instituts de recherche se sont engagés, dont l’INRA d’Avignon (84) qui possède un département dédié à l’étude des abeilles et qui s’intéresse aux substances volatiles de la ruche. Une étude clinique en double aveugle contre placebo sera mise en place dès 2016. Elle permettra également de mieux appréhender les problématiques liées aux abeilles, pour apprendre à les utiliser sans leur nuire. Des pavillons témoins pour les travaux de recherche seront construits : Patrice Percie du Sert veut travailler avec des partenaires pour la publication d’études médicales et la commercialisation en franchise des pavillons, qui interviendra dès 2017. Supervisés par un apiculteur, ils pourront être installés dans toute structure de bien-être ayant la volonté de développer un autre type de soins. Un système de domotique sera mis en place pour gérer les ruches et savoir quels sont les éléments diffusés par les abeilles, respirés par l’utilisateur.
3 questions à Patrice Percie du Sert, Fondateur du centre Le Miel et l’Eau
Racontez-nous la genèse du projet
Nous nous rendions régulièrement dans des centres de bien-être en Suisse et en Allemagne : nous les trouvions beaucoup plus calmes, plus silencieux, très différents de ceux existants en France. Étant moi-même un apiculteur et spécialiste en apidologie, l’idée de créer un centre de bien-être utilisant l’apithérapie tout en gardant cette ambiance « détente » et zen s’est alors imposée. Nous ne souhaitions pas créer un espace froid, souvent à la limite du médical. Nous avons pour objectif de développer un concept différent ; l’espace est donc totalement privatisable pour la clientèle qui réserve ses créneaux à l’avance ainsi que ses massages.
Comment avez-vous pensé les rénovations de cette ferme ?
Notre positionnement va plus loin que le simple centre de bien-être puisque nous souhaitions aussi ajouter une dimension écologique à notre complexe. Pour cela nous avons porté une attention particulière à l’isolation thermique des murs et nous avons installé une chaudière fonctionnant avec des granulés de bois. Les bassins ont été chauffés à l’énergie solaire tout l’été et les panneaux photovoltaïques installés sur le toit de l’hébergement nous permettent de produire de l’énergie pour que les dépenses énergétiques soient amoindries.
Quel type de clientèle accueillez-vous ?
Nous enregistrons une fréquentation croissante depuis l’ouverture du centre. Différents types de clientèle sont séduits par le concept : les séniors privilégient la semaine tandis que les actifs réservent davantage le week-end. À une quinzaine de kilomètres d’Agen, le centre est dans un périmètre géographique dynamique qui est suffisant par rapport à la capacité d’accueil de l’établissement et au fait que le centre soit privatisable. La partie hébergement nous permet d’accueillir une autre clientèle, moins locale, venant même de pays limitrophes comme l’Allemagne ou la Suisse. Régulièrement des sessions de yoga ou des séances de travail sont organisées, ce qui donne l’occasion aux participants de se rendre ensuite à l’espace bien-être.
Crédits photo : © Le Miel et l’Eau